Céline Dehors et François l’Explorateur — Aspirants, chercheurs en liberté, expérimentateurs d’idées loufoques. — Et accessoirement auteur de « Ce que le Souffle m’a donné »

vendredi, octobre 17, 2014

Choisir son nom de famille !

Les lois à propos de la transmission des noms de famille, par le mariage ou la naissance, ont beaucoup évolué ces dernières années. Auparavant, le nom du père ou du mari était transmis automatiquement, mais à présent, les choix sont multiples : noms accolés ? chacun le sien de naissance ? celui du père ? de la mère ? Je suis un grand défenseur du choix, il oblige les partis à se renseigner, à se former une opinion, à chercher au sein de ses aspirations, le choix prêche la réflexion. Par exemple, depuis qu'on donne aux femmes le choix de garder leur nom de naissance lors de leur mariage, certaines se sont rendu compte que le laisser tomber était une blessure. L'article écrit par Marie Kleber et les commentaires laissés me l'ont de nouveau gentiment rappelé. Changer de nom peut être vécu comme un changement d'identité. Ce n'est pas un acte anodin.

Donner un nom n'en est pas un non plus. Élevée avec la certitude que les hommes et les femmes sont égaux en droit, j'avais la certitude que la petite bulle qui était dans mon ventre porterait au minimum mon propre nom de famille. C'était évident, c'était ma fille, elle était de ma famille. Et pourtant…

Et pourtant, il y a quelques années, cette certitude n'aurait jamais pu se réaliser. Le père de la petite bulle étant connu, ce père la reconnaissant, il était évident qu'elle porterait son nom. Et jamais le mien.

Et pourtant, lorsque j'ai demandé à l'Explorateur —lorsque nous nous préparions pour nous rendre à la mairie afin d'établir une reconnaissance conjointe "sur mon ventre"— : On accole nos deux noms dans quel sens ? je l'ai vu tiquer. Oui, je l'ai vu tiquer et je n'ai pas compris pourquoi il tiquait. Quelque chose bouillait déjà en moi. Monsieur trouvait cela bobo d'accoler nos deux noms. J'explosais déjà : Alors ce sera le mien ? Ça ne te dérange pas ? Si, si ça le dérangeait. Je ne comprenais plus, fallait-il que je renonce à mon nom pour cette fois ?

Le choix du nom de la petite bulle sera valable pour tous nos autres enfants. On choisit une fois, pour la vie. Si je renonçais cette fois-là, c'était fichu pour… jusqu'au bout ! À moins de changer de papa. Ah… Dommage, celui-ci me plaisait bien et la machinerie de la petite bulle étant lancée depuis plusieurs mois déjà, il me paraissait délicat de changer comme ça, subitement, tous mes plans. Une autre solution existe : convaincre, persuader. Il le fallait !

Mais j'avais envie de pleurer. C'était tellement évident pourtant. J'ai relu le prospectus que la maternité m'avait donné sur l'autorité parentale et le choix du nom de famille. Depuis mai 2013, en cas de désaccord, les deux noms sont automatiquement accolés par ordre alphabétique. Ah ah ! Je gagnais forcément. Il s'en était fallu d'une année et je n'avais pas la loi de mon côté… Ça m'a donné du courage.

Il m'aurait trop coûté de vivre dans une famille où j'étais la seule à ne pas porter le même nom que les autres. Il m'aurait trop coûté d'aller chercher mes enfants à l'école, à la crèche, au centre aéré et de devoir justifier de ma réelle identité de mère (même si je ne suis pas de leur famille…). Il m'aurait trop coûté de ne jamais prononcer mon nom derrière celui de ma fille. Il m'aurait trop coûté de donner ainsi la petite bulle à son père et de renoncer à ma filiation.

La petite bulle est bien à l'abri, protégée par la reconnaissance complète de sa mère et de son père.
L'Explorateur a été touché par ce que je lui ai dit. Lorsqu'il a signé la reconnaissance conjointe, il l'a fait sans être convaincu. Il a renoncé. J'ai dû lui serrer la main en lui promettant qu'il aurait le dernier mot sur le choix du prénom et en acceptant que son propre nom de famille soit mis en premier. Finalement, je n'ai pas respecté ma parole : j'ai baptisé la petite bulle dès que j'ai su que c'était une fille, sans rien demander à l'Explorateur, mais il aimait ce prénom que nous avions choisi alors tout allait bien. Finalement, je rigole en disant que oui, c'est bien son nom qui est dit en premier, mais enfin, c'est plus joli prononcé comme cela. Finalement, j'ai eu gain de cause. Avec le consentement de mon mari.

Et non, ça ne fait pas bobo du tout.

Note finale du test : 5/5

Le combat en valait la peine !

2 commentaires:

  1. Tu as bien fait de ne pas baisser les bras, Céline ;) Ta persévérance a été récompensée. De plus en plus d'enfants ont le nom de leurs deux parents et c'est très bien comme ça. Ce devrait être automatique, ce serait la vraie égalité homme-femme !

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  2. Je ne pense pas que l'automatisme soit une preuve d'égalité.
    Je trouve les lois actuelles très bien faites, laisser le choix à chaque personne d'apposer ou non son nom de famille est excellent. Je pense aux parents qui n'aiment pas leur nom ou qui voudraient couper avec celui-ci, qui ne voudraient pas qu'il soit transmis à leurs enfants. Quel plaisir de ne pouvoir donner que celui de l'autre parent !

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A bientôt !
Céline.

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