Céline Dehors et François l’Explorateur — Aspirants, chercheurs en liberté, expérimentateurs d’idées loufoques. — Et accessoirement auteur de « Ce que le Souffle m’a donné »
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mardi, juillet 04, 2017




Style : Voie équipée 
Dénivelé de difficulté : 300 m
Longueurs : 10
Cotation : ED- 6b+/6b/6a/6c/6b+/6b+/6b+/7b/7a/6c
Site : Verdon
Grimpeur : Lucas et Safran

dimanche, juillet 02, 2017




Style : Terrain d’aventure
Dénivelé de difficulté : 230 m
Longueurs : 7
Cotation : ED- 6b/6b/6b/4c/5c/4+/6a+
Site : Calanques de Marseille, Devenson
Grimpeur : Simon

vendredi, juin 09, 2017




Style : Voie équipée
Dénivelé de difficulté : 300 m
Longueurs : 12
Cotation : ED- 6a/6a+/6c+/6c/6c/6b/6c+/6a+/6c/6b/6c/5a
Site : Verdon
Grimpeurs : Lucas et Oscar

mercredi, mai 10, 2017



Style : Terrain d’aventure
Dénivelé de difficulté : 280 m
Longueurs : 8
Cotation : TD+ 4b/5c/6b/6a/6a/6b+/6a/6a+
Site : Verdon
Grimpeur : Romain

Style : Terrain d’aventure
Dénivelé de difficulté : 220 m
Longueurs : 7
Cotation : TD+ 5c/6a+/6b/6a-A1/6a/5c-6a/6a+
Cotation Google Joke : TD+++ 5c/6b/6b+/6b/6b+/6a+/6b+/6b+
Site : Verdon
Grimpeur : Romain

Style : Voie équipée
Dénivelé de difficulté : 250 m
Longueurs : 9
Cotation : ED- 6b+/6b/7a/6c+/6a/6b/6b/6b+/3
Site : Verdon
Grimpeur : Alban

jeudi, avril 27, 2017


Style : Voie équipée
Dénivelé de difficulté : 320 m
Longueurs : 8
Cotation : ED- 6b/6b+/6a+/6a+/6c/6c/6c7a/6c
Site : Verdon
Grimpeur : Alban

L0

La marche d’approche est atypique. Il faut traverser le Verdon grâce à une tyrolienne. Aujourd’hui je grimpe avec Alban. Je l’ai rencontré la veille et c’est un gars formidable mais ça je pourrais y consacrer un article entier. Pour faire simple, il a été guide au bureau de La Palud pendant des années et maintenant il a décidé de grimper juste pour son plaisir et celui de ses amis. Une chance pour moi, je suis son ami depuis hier. Les gorges il les connaît par cœur et il a fait une grande partie des voies. Ce qui est intéressant, c’est qu’il était là lors de la création de certains itinéraires. La voie que nous attaquons aujourd’hui est située sur la paroi du Duc. A l’origine, pour accéder à l’unique voie de cette face (les enragés) il fallait traverser le Verdon à pied, grimper la voie en libre, en artif, en zigzagant à droite à gauche, atteindre le sommet et... faire tout le tour du massif à pied! Une voie réservée aux enragés. En fait bon, de nos jours il y a des escaliers, une tyrolienne, des mains courantes, des rappels pour rentrer à la maison sans trop marcher, le luxe quoi!
Cette voie a été équipée par Lionel Catsoyannis et Paola Pezzini en 2001. Elle est moderne, rassurante, c'est déjà une classique, c'est une Catso quoi. 

L1 - 6b

Ça fait un peu cliché mais je trouve qu’en grande voie il vaut mieux être solide mentalement. En ce qui me concerne, plus je me ménage, plus je me dégonfle. Et comme je n’ai pas l’intention de me laisser promener, avec Alban on se met d’accord pour que je parte en premier.
Pour cette voie je n’ai pas vraiment regardé les cotations. Je me rappelle simplement que je peux tout faire et que les trois dernières longueurs sont en 6c (en fait il y en a quatre en 6c dont une plutôt 7a mais ça je ne le verrai qu’en rentrant).
Je pars donc la fleur au fusil et ça me réussit. La roche est d’une compacité incroyable, c’est un régal de grimper dessus, l’équipement est bon et les mouvements faciles. 

L2 - 6b+

Je suis Alban dans cette superbe longueur qui finit par une goulotte en Dülfer. De manière générale, tout est beau et facile dans ce début de voie, un vrai plaisir. 

L3 - 6a+

Cette longueur commence par une grande fissure facile et amène vers la fin du dièdre.

L4 - 6a+

On bascule sur la paroi de gauche. Le rocher est toujours aussi beau et compact (ça change de la face nord de St-Guilhem...). En arrivant au relais, le rocher est véritablement sculpté. Comme dit Alban : « c’est plus des gouttes d’eau, c’est des pots de fleurs! »

L5 - 6c

Première longueur dure mais je ne le sais pas. Alors j’attaque tranquillement la colonnette qui se présente devant moi. Je finis la longueur sans avoir trop forcé. On a fait 5 longueurs sur les 8 de la voie et jusque là c’est zéro prise de tête, je m’entends vraiment bien avec Alban et ça déroule.

L6 - 6c

Le départ est franchement vertical, Alban me fait bien rire quand il part dedans : « au bout du compte je crois que le vertical c’est pas mon truc, à chaque fois je crois que je suis bon et une fois que je suis dedans je me retrouve explosé ». Il dit ça, mais ça passe tranquille quand même. Après la montée raide, on tombe sur deux grosses fractures horizontales et enfin on termine sur des gouttes d’eau. Pour cette longueur j’essayais ma technique « sac à dos en bout de vache » et ça marche pas mal du tout sur ce type de profil. Par contre la fatigue commence à être là et la prochaine longueur est censée être dure.

L7 - 6c/7a

Je commence par du ramping sur une sorte de rampe/fissure et je file vers un petit surplomb. Après un temps de pause je me lance et je pars... du mauvais côté (ça valait bien le coup de faire une pause). Je suis au niveau du point et je tire sur de petites prises. Je cherche la suite. La suite je la vois mais elle n’est pas devant moi, elle est un mètre à droite, c’est là que sont les prises (les vraies). J’essaye tant bien que mal de les rejoindre mais mon erreur d’itinéraire m’a coûté quelques cartouches et je tombe. 
Cette fois je passe du bon côté mais j’attrape la dégaine pour clipper, heureusement que le sommet n’est plus loin parce que mes bras ne suivent plus. Quelques mètres plus loin il faut contourner un petit surplomb et partir dans une dalle. Mon œil repère une chasse d’eau (pour les non initiés, il s’agit là d’un bout de corde pendu à un point d’assurage. C’est pratique, ça permet de monter facilement au dit point et de le clipper tranquille mais bon... c’est un peu de la triche quoi). Pas de ça pour moi! Le pas engagé je le ferai! Et puis en fait non, j’attrape la chasse d’eau avec l’énergie du désespoir et je clippe ma dégaine. Je profite de la partie en dalle pour me ressaisir, c’est décidé, la fin ce sera uniquement de l’escalade, pas de pédales, pas d’artif, pas de triche! Je ne tiens plus grand-chose, j’arrive à un point, je pense que je peux l’avoir mais il faut lâcher une main. Je prends une dégaine mais je n’ai pas le temps de tendre le bras que je sens mon autre main qui s’ouvre. Je me retrouve 2m au-dessus du dernier point, une dégaine entre les dents en train de délayer pour retrouver un peu de force. Au bout d’un moment je retente le coup et j’arrive à la mettre. Par contre cette fois je ne tiens plus et même avec les deux mains sur les prises je n’arrive pas à récupérer, je redescends un peu plus bas pour me reposer. Je remonte et je passe la corde in extremis dans la dégaine, juste avant de tout lâcher. En prenant mon temps j’arrive à grimper la fin de la longueur sans tomber. C’est du facile mais mes mains ne serrent plus rien.

L8 - 6c

J’ai eu un peu de temps pour me reposer et cette longueur se passe plutôt bien malgré la fatigue. Même si le sac pèse un peu, je sais que c’est la dernière et ça me redonne du courage pour faire les mouvements menant au sommet. On est arrivé!
On savoure un carré de chocolat et on se met en route avec la cordée voisine qui sort des enragés en même temps que nous. Lors de la descente on coincera un brin de rappel qu’il faudra retourner chercher et on égarera un des grimpeurs sur le sentier du retour mais au final tout le monde rentrera saint et sauf et on s’est fait une super journée de grimpe.

jeudi, avril 13, 2017

On est arrivé (grâce à Céline) dans un vrai petit coin de paradis. Je me la coule douce, la Loutre joue avec les fourmis et Céline profite du soleil pour mettre le nez dans le moteur.
Alors c’est quoi le problème ? Ça vient du calage de la pompe à injection ou bien c’est un problème électrique. En tout cas ça ne tourne pas rond et elle veut savoir pourquoi !
C’est l’affrontement ! Ce camion/salle de classe et trop petit pour nous deux. La Loutre veut apprendre à lire et elle n’aura qu’un enseignant pour ça. Le premier qui lui apprendra S - A - SA gagnera le droit de lui apprendre le reste de la lecture : que le meilleur gagne !
Aujourd’hui je veux grimper à Claret mais je n’ai pas prévenu grand monde. Céline me dépose avec Jedi au pied de la falaise et j’attends de voir si quelqu’un vient pour grimper avec lui. Il fait beau, les oiseaux font des acrobaties, les faucons font des aller-retour à leur nid et j’ai emporté Le Vol de l’Aigle de Jiddu Krishnamurti. Personne ne viendra troubler notre calme (hormis le gyrobroyeur dans les vignes du dessous). Si vous ne connaissez pas Krishnamurti, lisez-le impérativement ! 10 min de lecture entraîne 1h de réflexion et d’introspection. À 14h Céline me récupère pour les accompagner au LAEP.
Aujourd’hui c’est sûr, on va s’entraîner dur ! Je suis au pied de la falaise dès le petit matin. Je m’échauffe, je m’étire, je suis près. Objectif de la séance : faire comme si on était en grande voie dur et enchaîner plusieurs 7 d’affilés. L’idée est simple, on part de Jolie Bouse et on va jusqu’à Voodoo. Sauf qu’en fait Jolie Bouse est une grosse bouse et que les pas de bloc de départ nous fusillent les bras. Après trois voies, j’abandonne dans King of Bongo sans la finir. Avec Simon on se concerte et on décide d’aller boire un chocolat chaud (plan approuvé par la Loutre/koala qui redescend de son arbre à l’annonce du programme). On retourne ensuite à notre coin de paradis, on fait de la slackline et on se détend en somme. J’en profite pour repérer les voies du Verdon qui peuvent rentrer dans la liste. Je crois que je vais faire une liste spéciale Catsoyannis (nom d’un équipeur de voies géniales).
Wouhou la Reine du Pacifique est parmi nous pour le week-end ! On est super content de la revoir. Tellement content qu’on oublie de se coucher ! 
Heureux hasard, notre Reine du Pacifique fait de l’escalade et le Joncas est à deux pas de chez nous. Je ne suis jamais passé par le haut, c’est l’occasion d’essayer. Jedi n’apprécie pas trop les descentes en rappel mais la loutre se régale. On arrive au fond de notre canyon, on installe le hamac, on sort les pommes et le chocolat : la séance va être intense… On se décide quand même à grimper. La Reine fait une première voie suivie par Céline (ce qui ravira notre invitée), elle continue avec une autre un poil plus dur et elle finit même par faire un 6a en fissure. Pas mal pour quelqu’un qui ne voit pas souvent du caillou !
On finit notre journée par un petit bain dans l’Hérault sur un coin de plage tranquille.
L’amoureux de la Reine à la fâcheuse manie de tomber des falaises (sans corde). On part voir le village de Saint Guilhem et on en profite pour voir d’où il pourrait sauter et surtout où il pourrait atterrir.
La plage du Pont du Diable nous tend les bras lorsque nous rentrons. On va s’y baigner à la grande surprise des autres touristes. Il faut dire que l’eau atteint à peine les 15 °C. C’est l’heure de se quitter mais les filles ne sont même pas tristes. Elles se revoient dans une semaine pour un week-end entre copines. Le top quoi ! 

mardi, avril 04, 2017

Style : Voie équipée
Dénivelé de difficulté : 230 m
Longueurs : 7
Cotation : ED+ 7a/6c/7a/7a/7b+(+)/7a/6c+
Site : Saint-Guilhem-Le-Desert
Grimpeur : Pascal
Le cirque du bout du monde.
Courir 10km c’est dur mais pas trop. Courir quatre fois 10km c’est faire quatre fois un truc dur mais pas trop. Donc globalement, courir un marathon ça ne doit pas être trop compliqué. Vous voyez un peu où est l’erreur de logique… ? Une grande voie c’est un peu comme un marathon, on peut savoir passer un 7a, ça ne veut pas dire qu’on peut en enchaîner 5 à la suite. Cette voie je vais la raconter (en partie) mais pas la cocher dans ma liste (pour l’instant). Déjà parce qu’on n’a pas réussi à la finir et ensuite parce qu’on s’est littéralement fait moufler (c’est-à-dire que les mecs qui étaient en haut nous ont remonté grâce à leur corde et qu’on a fait qu’effleurer les prises au passage) sur la dernière longueur.
C’est encore une face nord, encore une voie d’Arno Catzeflis et le topo est sur le site de Scalata Nature.
L'itinéraire de Calibre 12.

L0

Pascal, qui préfère largement faire de la couenne (des voies d’une seule longueur), est chaud pour venir avec moi en grande voie mais il n’est libre que le week-end. Ça fait une semaine que je guette la météo pour voir s’il est envisageable de faire Calibre douze ce week-end. Il a plu une bonne partie de la journée de samedi. Avec Pascal on se dit qu’on ira au pied de la voie et qu’on avisera sur place. Pour le dimanche il n’annonce pas de pluie mais pas de soleil non plus et pas mal de vent. En plus je sais qu’on ne sera pas seul : Simon, mon partenaire de la Walker des Garrigues a prévu de la faire le même jour. Il ne voit pas d’inconvénient à ce qu’on soit 2 cordées dans la voie. Il est super efficace niveau manips de cordes, ce sera sûrement lui et son co-équipier qui partiront en premier.
Le matin du dimanche il fait grand soleil, le caillou à l’air sec, ça devrait être jouable. Je retrouve Simon au Pont du Diable, il me prête des cordes, on discute un peu, eux aussi vont tenter le coup aujourd’hui. Pascal me rejoint, on se met en route, la matinée est vraiment belle, ça s’annonce bien. On rentre dans le cirque de Saint-Guilhem et là on se prend une grosse rafale de vent. Bon, il y aura du vent, dommage. Sur la face nord on distingue déjà Simon et son compagnon de cordée, Tom, qui est déjà au crux de la première longueur, ça n’a pas l’air évident.
Simon et Tom dans L1.

L1 - 7a

On a rejoint Simon et Tom au pied de la voie. Tom n’a pas réussi le crux du premier 7a, c’est Simon qui s’y colle. Il tente plusieurs trucs mais n’arrive pas à passer. Il reste pas mal de longueurs derrière, il se trouve donc un autre chemin en passant par un arbre pour rejoindre le relais.
Il est pas loin de 11h30 et c’est au tour de Pascal de partir. Même galère dans le crux mais il finit par passer et me prévient qu’il y a un pas dur. En le rejoignant je constate qu’un maillon rapide a été laissé dans le toit du crux. Une cordée s’est lancée dans cette voie et a décidé d’abandonné dès la première longueur, ça fait pas rêver pour la suite de la voie… Le sac pèse une tonne dans le surplomb mais ça passe. Pour les autres longueurs, le sac suivra sur un autre brin de corde.

L2 - 6c

Pascal qui était en tête dedans n’a pas apprécié la fragilité du rocher et il a serré les prises trois fois plus qu’à la normale. Cette longueur en 6c est assez agréable pour moi qui suis en second, d’autant que je n’ai plus le sac à tracter.
Pascal réfléchi un peu dans le 6c de L2.

L3 - 7a

Il n’y a plus de soleil et le vent est toujours aussi froid. Pascal part dans ce 7a présentant deux ressauts. Au bout de quelques mètres il se rend compte qu’il est passé à côté d’un des points (déjà pas très nombreux). Soit il fait exprès de tomber pour recommencer en passant au bon endroit, soit il tente de traverser pour rejoindre le point et prend le risque de tomber, soit, encore, il décide de sauter ce point et de rejoindre le suivant (et là il n’a plus le droit de tomber du tout…). Il se lance vers le point suivant, plus de 10m dans du 7 avec en prime du rocher plutôt fragile, ça va qu’il est solide le gars ! Je le retrouve au relais (sans passer ni par le même chemin ni par les mêmes questions existentielles), il est un peu dégoûté. En plus d’être risqué, son passage était moins beau et plus fatigant que l’original.
On profite d’être sur une super terrasse herbeuse pour casser la croûte. Pendant qu’on mange on entend des hurlements et des bruits de dégaines qui claquent : Simon est dans le 7b+ et ça n’a pas l’air facile. On est bien installé mais on est gelé.

L4 - 7a

Je suis bien content de partir en premier, je suis congelé ! Cette longueur en 7a est plutôt sympa mais quelques prises me restent dans les mains. Je suis loin de faire l’enchaînement, la fatigue commence à se faire sentir et je grimpe entre les points en me reposant à chaque dégaine. Quand j’arrive au relais Simon est toujours en train de lutter avec le 7b+, il parle des possibilités de réchappe avec Tom. Ce dernier est complètement congelé, il assure depuis une bonne heure, il se met à pleuvoir… ça commence vraiment à sentir la loose cette journée.
On dirait presque qu'on s'amuse non ? 

L5 de Simon - 7b+

Simon prend la plume pour nous raconter son ascension de la cinquième longueur.


Bonjour bonjour ^^ Bon j'en profite pour laisser un ((petit)) commentaire sur cette voie.
Bon pour ma part j'ai fait toute la tête et donc le fameux 7b+(+++++++++++++++++++). Dans un premier temps faut savoir deux choses : j'y ai passé 1h35, dans cette longueur, et ce fût un combat de dingue. Voici mon récit.

Je pars du relai par la gauche après avoir mis le premier point tranquille (ça fait plaisir un bon point de renvoi). Là, je commence déjà réfléchir à comment je monte pour mettre le point sous le surplomb. En fait, en ne me mélangeant pas les mains ça va ça passe. Bon ce surplomb me laisse songeur (gauche ou droite?) perso, je me mets 10 cm au dessus du point posé sur un crochet (de merde !!) pour regarder. Finalement je pars à droite en prenant une succession de petites réglettes pas trop bonnes mais ça monte. J'arrive vers l'inversée pour le clippage et là, ben c'est la merde!!! 

Normalement je pose mon crochet et quand je repars il tombe tout seul et reste pendu par son leech. Ben là, vu que c'est pas mon crochet habitue,l il est resté dans son trou... Deux pensées: je lâche tout donc facteur deux sur crochet = plus de crochet et un gros mouv bloc à refaire??? Euh… non merci ! Je dé-escalade et décroche mon crochet et remonte à l'inverse et clip avec bonheur !!!!

Devant moi, un mur noir avec une prise un peu pourrie pour la main droite. J'essaie, je monte, choppe des réglettes plutôt correctes à gauche sauf une mouillée. La galère ! Pas de quoi monter clipper et moi qui espérais un truc correct ! Ben hop je m'envole !!!

J'y retourne 2-3 fois, puis Tom Guérin me dit « pédale » pour chopper le truc de droite. Pas mal mais bon faut grimper quand même et surtout prendre les même petites réglettes ! Et là miracle, la réglette mouillée ne l'est plus !!! En fait, en la prenant, j'ai écrasé un peu d'herbe et rendu glissante la prise, elle n'était pas mouillée. A force d'y monter je l'ai séchée, alors je continue vite vite vite car je suis dobbé depuis environ deux longueurs. Je mets la main gauche dans un trou, bien sûr pas de bac mais bien rentrée et bien sur les pieds, je clippe. Ouf ! Je pense que cela va se calmer.

Ben comment dire euh… Début de la débandade !!!!! je monte, ouïe ! Plus rien dans les bras, je vole. Je vole encore. J'y retourne, je monte avec toute la hargne possible jusqu'au point au niveau des épaules. Je suis mort je tiens rien, mais je suis haut aussi et j'ai peur. Je veux pas tomber ! Je cherche désespérément un bac tout en sentant le vide qui commence à me tirer de plus en plus fort. Je suis tellement mort que lâcher une prise pour clipper est impossible. D'un coup le vide s'énerve et m'arrache du rocher.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHH!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

10m plus bas, après avoir vu passé 3 points à 180m du sol, je m'arrête avec ma corde en tapant la fesse gauche.
Bon fini les conneries, on sort l'artillerie lourde, les deux crochets et les pédales qui vont avec. Ben le problème du dévers avec des plats c'est que les crochets tiennent pas. Je monte avec et donc je m'envole !! Dobbé et artif sur dur… plus Tom qui est rincé depuis la première longueur… le bilan commence à être bien noir... Et je le vois le PU***N d'arbre de sortie !

Je repars en artif, je coince le crochet dans une lunule… BOUM ! La lunule pète et je vole. Tom, le pauvre, qui devait souffrir du froid, commence à me parler de réchappe... Bon je mets un dernier essai en libre, je pars. Et je pars avec une prise ! Ça compte pas comme une essai j'ai fait 75 cm !

Je reste suspendu, je ferme les yeux, me calme, et réfléchis à ce que je dois faire... Je repars, je tiens les plats, j'arrive là où les pieds sont durs à utiliser et les mains mauvaises. Je change de tactique et tente une pince main droite CRAC ! Elle verrouille à ma grande surprise (mais avec une joie immense !), je la regarde 1/10 de seconde, surpris, en ne pouvant m'empêcher de me dire que les heures avec Mathieu Besnard ont payé sur cette pince ! Et je monte main gauche sur un nouveau plats plus à gauche mais du coup mieux sur les pieds, PAF ! Il tient avec un peu de coincement de doigt en supplément. Je choppe une dégaine de manière précipitée, mais précise, et je clippe ce satané point qui m'a tant mis dans le dur. Nom de Dieu je suis passé !

Tom me crie que j'ai eu raison de m'acharner. Cela me fait du bien et je me dis qu'il a été super. Assurage parfait, patience énorme, j'étais content d'être avec lui. Bon c'est pas fini. Un arbre intermédiaire, je m'y vache pour regarder la suite.

MAIS NON c'est pas vrai ! Ça m'a l'air lisse de chez lisse ! Je regarde gauche-droite ??!! Je suis perplexe. JE suis explosé physiquement et maintenant, sérieusement entamé mentalement. Bon je mets un point sur l'arbre et tente un coup. Les bras tiennent, je monte donc, trouve les prises, j'arrive main gauche sur le bac pour clipper. Et là horreur, je suis tellement mort que même ça, je n'y arrive plus !!! Je vérifie mes pieds, pied gauche à plats sur rien, pied droite dans un micro truc pourri mais ça tient, mais pour combien de temps... ? Je redescends mes bras sur des petites réglettes et commence un long, long, très long travail de délayage... Mon second se demande ce que je fous et pourquoi je la clippe pas... ! A chaque tentative pour remonter mes bras sur le bac, rien ne serre dans mes doigts... Je redescends et délaye, j'ai encore peur de la chute et mes jambes battent la mesure donnée par mon coeur... Je délaye, je délaye, et d'un coup après 5-10 min sous ce point, ma main gauche tient. Je ramène la droite et clippe en libre, sinon croix de fer pour se tenir au point !

Cinq minutes avant le sommet, ça va le faire !!!!! Je vois une fissure et décide de profiter des mes derniers fragments de moral et de pseudo-forces pour monter vite.

Le point suivant part à droite dans un truc moche. Je décide de ne pas le prendre. Au pire, ça fera le même engagement que les points d'avant. Je monte en suivant la fissure et des bacs sur lesquels je mets tout mon poids en sachant qu'ils ne demandent qu'à descendre. Je suis de nouveau mort de chez mort, mais je suis à un mètre de l'arbre de fin !!!!!!! Je décide de me coincer pour ne pas forcer, je trouve un vague dièdre dans lequel je coince mon avant bras droit, main d'un côté, et je ramène le coude de l'autre pour le coincement. Je monte les pieds très haut sur ma gauche pour être presque horizontal. Je m'enroule sur le bras droit et jette le gauche sur l'arbre. Je suis sauvé !

Je monte contre cet arbre, pose une sangle et sors enfin sur le plateau. J'ai envie de pleurer.

Je déambule 10 secondes en me demandant sur quels arbres faire un relai, puis je trouve le vrai et m'y vache. Sur ce, je fais monter Tom en le mouflant mais je suis tellement mort qu'il ne s'en apercevra que quand je lui dirais. Le reste, et nos deux autres mouflages (parce que j'étais pas assez mort comme ça), sont dans la suite écrite par François.

On a eu de la chance et surtout moi ! Mais ça aurait pu mal se finir. Pour moi cette voie est un 7c/7c+ , 7a+/7b obligatoire. À vous de voir !

L5 - 7b+

Simon parvient enfin à passer ! Il atteint le relais et Tom peut enfin partir de son frigo. Pascal arrive au même moment. On s’installe « confortablement » et après un petit repos il se lance dans le 7b+ permettant d’atteindre le sommet de la première falaise. Au deuxième point il m’avoue être complètement pété. Il se prend but sur but dans le premier toit. Quand il arrive enfin à passer (par la gauche pour ceux qui auront envie de s’y risquer) il n’a plus de jus pour la suite. Heureusement pour nous, Simon et Tom ont galeré aussi pour passer cette longueur et au lieu de se tailler et de nous laisser dans notre merdier, ils nous font une proposition salvatrice : « ça vous dit qu’on vous balance un bout de corde? » Pascal a beaucoup de volonté mais une fois cette proposition faite, impossible de refuser, il fait trop froid, on est trop fatigué, on veut trop sortir d’ici ! Il tente tout de même de grimper en s’aidant simplement de la corde mais la voie est déversante et il finit par se faire moufler jusqu’en haut (et dire qu'il déteste la moulinette, il est servi). 

Pascal il est fort, il y a une semaine il a enchaîné un 8a, là il bloc dans un 7b+, c’est louche... Dans ma tête je rajoute quelques + à la cotation.

Je suis frigorifié sur ma vire, j’attend qu’on me crie « quand tu veux ! ». Assez bêtement, je suis assez confiant, il me semble avoir pas mal d’énergie encore. Je me lance et là mon bras droit se tétanise complètement, une grosse crampe m’empêche d’ouvrir et fermer correctement la main droite : en fait, ça va être galère. J’attaque à fond et à ma grande surprise je passe le toit du premier coup, je sens que la corde est bien tendue, je suis séché. Je lâche les prises me croyant sorti d’affaire et avec l’élasticité de la corde me retrouve… sous le toit, dans le vide. Je sais comment remonter sur une corde en théorie comme en pratique, sauf que j’ai débranché mon cerveau et que je n’ai qu’une idée en tête, rattraper la paroi tant que j’ai de l’élan et continuer à grimper. Heureusement j’ai un crochet tout neuf. Je m’en sers pour me recoller à la paroi et me reposer avant de repartir. Ravi des prouesses de mon nouveau jouet, je tente de l’utiliser de nouveau pour progresser.

On m’a appris à utiliser ces objets la semaine dernière et ça m’a bien plu. On m’a dit qu’il ne faut jamais regarder le crochet qu’on a posé pour ne pas se le prendre dans la figure s’il lâche. Ça m’a fait rire parce qu’on croirait qu’il s’agit d’une superstition respectée par tous les grimpeurs d’artif : « si tu le regardes, c’est là qu’il part ! » Maintenant que j’ai le diamant “Black Diamond” imprimé sur le nez, je ne rigole plus (et je ne regarde plus mon crochet, promis).

Malgré cette petite déconvenue (je suis de nouveau dans le vide et cette fois j’ai mal au nez en plus), mon crochet me ramène sur la paroi et c’est finalement à la force des doigts que je réussis à passer ce petit toit (plutôt par la droite en ce qui me concerne). Pour la suite je ferai quelques mouvements désespérés, pendus au bout de ma corde mais pour l’essentiel c’est le mouflage des gars en haut qui me permettra d’atteindre le sommet.  

L6/L7 - 7a/6c+

Et voici le morceau pas fini. Deux longueurs seulement mais deux de trop.
On est rincé et on a qu’une envie, se tirer d’ici. On est gelé à bout de force et il est déjà 19h. Tant pis pour les 2 dernières longueurs, on rentre chez nous par le GR. Simon et Tom avaient prévu de faire les rappels pour redescendre mais vu le vent ils feront peut-être fait le tour à pied aussi. On est tous les deux mort et je crois que j’ai vacciné Pascal des grandes voies pour un moment ! Le soir même je me dis que plus jamais je n’y retournerai et pourtant aujourd’hui je viens à penser que dans de meilleurs conditions… en connaissant la voie et ses pièges… en partant avec l’idée de faire un 7c plutôt qu’un 7b en cinquième longueur… peut-être que ça se retenterait bien… peut-être… ?
A la descente on a quand même pris le temps d'aller au belvédère pour admirer la vue tranquillement.

vendredi, mars 31, 2017

Encore de l'escalade au programme avec la rencontre des moniteurs stagiaires et des formateurs du CREPS de Montpellier.

Lundi

On arrive dans la Jonte, les vautours nous accueillent, il fait beau et chaud. On s’arrête pour mieux voir les falaises des vases de Sèvre et de Chine.
Voici les vases vus du haut.
Safran et son compagnon de cordée descendent justement d’une des grandes voies. Ça tombe bien, je voulais lui proposer de faire une grande voie du côté de Saint-Guilhem. On prend rendez-vous pour se retrouver au bar du village mais leur deuxième grande voie de la journée prendra trop de temps. Nous rentrerons sans les avoir recroisés. Ca n’a pas empêché La Loutre d’apprécier sa glace mais c’est dommage j’aurais bien papoté avec eux.
Que du beau pour notre premier jour dans les gorges.

Mardi

Ça fait un moment qu’on voit des chocolats de Pâques dans les rayons de magasins. On s’en veut un peu d’avoir oublié la chasse aux oeufs qui succède au passage des cloches de Pâques. On décide de se rattraper en organisant la première chasse aux oeufs de la Loutre. Un énorme oeuf surprise attendait notre Louloute au bout de sa quête.
Remarquez le sac de compétition pour sa première quête. Un sac Neuhaus s'il vous plait !
Le problème c’est qu’avec Jedi c’est pas évident de jouer à cache-cache. L’oeuf géant il l’a trouvé direct sans passer par tous les petits y menant et pour être sûr qu’on sache bien que c’est lui qui l’a trouvé en premier il a fait une petite marque dessus… heureusement qu’il sont bien emballés ces engins !

Mercredi

En faisant le dessin du jour je me rends compte que Pâques c’est dans une semaine en fait. On n’était pas en retard finalement.
Le CREPS de Montpellier a organisé trois jours de grimpe en grande voie. En route pour la première, il fait beau, je fais les premiers kilomètres en courant avant d’être pris en stop. On m’a choisi une voie assez dure : La 7ème Leffe 7a+/6a+/6c/6b. La dernière longueur est magique, on se retrouve dans l’angle de la roche décollée, en plein gaz et sur des bonnes prises. Sensations garanties !
La roche décollée avec son arrête plein gaz.

Jeudi

Aujourd’hui c’est chaud ! Ou plutôt pas trop justement, le soleil joue à cache à cache avec de très gros nuages. On va quand même au pied de la voie, pour voir. Depuis notre grotte, bien au sec, on regarde tomber les grêlons et la pluie. On se tâte encore, on demande à la cordée voisine si elle se sent d’y aller, ils nous crient qu’ils sont déjà à la deuxième longueur. C’est des marrants les grimpeurs… On finit par se rabattre sur un secteur de couenne à l’abri ! S’il est à l’abri ce n’est pas pour rien, le mur penche à 45° sur une quinzaine de mètres. Il fait 4 °C, il gèle mais on est à « bodybuilding » et mon super DE sort les chaussons pour me montrer que quand même il est pas DE pour rien. Franchement je trouve qu’il s’en sort bien, il arrive à aménager une séance de grimpe intéressante malgré des conditions météo toutes pourries. En essayant la voie j’ai l’onglet jusqu’aux poignées ! Heureusement le but du jeu c’est de s’entraîner à la réchappe en toute sécurité. En redescendant on croise une file de chenilles prostitutionnelles (les élèves de Léo les ont formellement identifiées lors de leur dernière sortie) !
Céline est sortie pendant les 15min de soleil de la journée et en a profité pour prendre de magnifiques photos.

La journée se finit au Capluc café (qui fait une recette exceptionnelle pour la saison). Une quinzaine de grimpeurs trempés et frigorifiés se succède au bar pour goûter au chocolat chaud et au rhum très bien arrangé trônant sur le comptoir. On finit la soirée au resto pour se réchauffer. 

Vendredi

Pas d’improvisation cette fois. La météo est formelle, il n’y aura pas d’éclaircies. Nos DE tout neuf nous ont concoctés une journée d’Olympiade verticale. Malgré le temps minable ils réussissent à nous réchauffer et à nous faire grimper. C’est sûr, ça ne vaut pas une grande voie mais on s’est bien amusé. Enfin nous, les participants j’entends, parce que pour les DE qui restaient en haut des voies à surveiller les manips c’était pas la même histoire…

Samedi

Il pleut encore alors on va à la piscine de Millau. Le soir on rencontre Martin. Il vit dans un tout petit camion est fait de l’escalade ! Demain on grimpe ensemble. J’avais bien prévu d’aller grimper dans la Dourbie mais vu le temps maussade je n’y comptais plus trop.

Dimanche

Il fait enfin grand soleil. On part grimper à la falaise du Boffi. On fait des voies faciles mais on en fait plein. On enchaîne les longueurs en 6 b du secteur Mythe Errand et on profite de la vue, des vautours, du soleil et encore des chenilles prostitutionnelles. Pendant ce temps les filles se promènent dans Millau à vélo et se font un petit « restaurant » au célèbre McDo de Millau. Martin est super sympa, il devient vite un copain et nous l’invitons à manger chez nous. 

mardi, mars 28, 2017

Top départ ! je me lance dans la liste de voies. Ça faisait 2 ans que je n’avais pas fait de grande voie mais Simon m’a remis le pied à l’étrier et notre récent séjour dans la Jonte m’a conforté dans l’idée de faire la formation de moniteur d’escalade. La liste de voies, ce sont 17 voies au total à réaliser avant août pour avoir le droit de se présenter à la formation. 

• 8 voies en « terrain d’aventure » de 200 m minimum comportant une section inévitable en 6c.
• 8 voies équipées de 200 m minimum comportant une section inévitable en 7a.
    • 1 voie de 400 m minimum comportant une section inévitable en 6b.

C’est pas gagné, il va pas falloir traîner. Comment vérifient-ils que nous avons fait toutes ces voies ? Facile, ils s’assoient et nous demandent de raconter notre ascension. Pour peu qu’ils l’aient eux aussi faite, ça devient dur de bidonner. Il nous demande des détails sur la météo, la marche d’approche, une anecdote. En gros soit vous avez fait les itinéraires soit vous pouvez postuler pour le cours Florent. Le plus simple reste donc de prendre des notes ou de garder une trace de ces aventures. Si d’ici août vous avez lu 17 récits de grandes voies c’est que j’ai fini ma liste. Dans le cas contraire, j’aurais fait de beaux voyages verticaux et c’est déjà génial.

La Walker des Garrigues.

Style : Terrain d’aventure
Dénivelé de difficulté : +260 m (350 m d’escalade avec les traversées)
Longueurs : 11
Cotation : ED 6a/5c/6b+/6b/7b+/6a+/3+/7b/4+/7c/6a
Site : Pic Saint Loup
Grimpeur : Simon

Pour inaugurer cette liste je suis allé faire un tour du côté du Pic Saint Loup avec Simon, rencontré la veille au pied d’une falaise. Nous nous sommes attaqués à la Walker des garrigues. Pour ceux qui ne connaissent pas, la pointe Walker c’est le plus au sommet des Grandes Jorasses et les Grandes Jorasses c’est l’un des derniers problèmes mythiques des Alpes.
Allez voir cet article si vous voulez en savoir plus, ça vaut vraiment le coup (le gars qui a finalement fait la première ascension a trouvé son chemin grâce à une carte postale).

Sa petite sœur des garrigues est également en face nord mais fait 1000 mètres de moins. Elle a été ouverte par Arno Catzeflis et Hugues Bonnel en juin 2010. Le topo est sur le site de Scalata Nature
Dans cet itinéraire seules les longueurs en 7 sont équipées, pour les autres des plaquettes montre le chemin mais pour se protéger il faut sortir coinceurs, sangles et autres subterfuges servant à dompter la paroi. Heureusement Simon est bien équipé, avec mes 5 coinceurs je ne serai pas allé très loin…

L0

Pour grimper la voie il faut déjà y aller. Avec Simon on a un peu la pression, la voie est longue est les journées pas tellement pour l’instant. En plus c’est une face nord, bien à l’ombre, l’ambiance peu devenir glaciale en cas de vent (nous l’avons constaté quelques semaines plus tôt en randonnée). Nous décollons donc de bonne heure, le soleil se lève pendant que nous remontons à pied la pente menant à la falaise. Il nous faut à peine une demi-heure pour rejoindre le pied de la falaise et bien un quart d’heure pour trouver le départ de la voie…

L1 - 6a

Le dernier coinceur que j’ai posé remonte à 10 ans et je n’ai pas fait de grande voie depuis deux ans. De manière générale, Simon sera super pour cette remise en jambe, il va assurer une bonne partie de l’itinéraire en tête et me laissera les longueurs faciles de TA. C’est donc lui qui ouvre le bal avec ce 6a sans surprise.

L2 - 5c

Je reprends un peu mes marques, j’observe la pose de coinceurs de Simon. Cette longueur comporte une première petite traversée protégée par un spit. Elle met bien dans l’ambiance, des bonnes réglettes pour les pieds mais pas de prises pour les mains. Un 5c plus tassé que le 6a que nous venons de passer.

L3/L4 - 6b/6b+

Je ne me sens pas de faire une école de coinceur dans du 6, ces deux longueurs seront pour Simon. Le plan est simple : on est pas sûr d’avoir le niveau pour passer le 7c donc on doit bourriner pour arriver super tôt au pied de L10, s’acharner dessus et au pire passer en artif. Dans cette optique, on décide de grimper vite jusqu’à la longueur en 3+, où je pourrai m’entraîner à la pose de coinceurs et où on pourra manger un peu. 

L5 - 7b+

Il était convenu que je fasse la première longueur en 7 b+ mais arrivé au pied, Simon  propose de partir dedans et de me laisser les 2 derniers. Après un premier coinceur posé de façon acrobatique, Simon se lance dans cette grande et très belle traversée. Les 50 m de cordes y passeront. Quand je me lance à mon tour je constate que j’arrive à attraper le premier coinceur depuis le sol, Simon est un peu vert de s’être cramé pour le mettre juste avant d’attaquer à un 7b+. La trav est belle mais les pieds difficiles à optimiser avec le sac sur le dos, je finit par zipper quelques mètres après un passage délicat sur une grosse concrétion. Je me retrouve sous la ligne, sous les points, sans prises pour y remonter. Simon doit me moufler jusqu’au point au-dessus de moi, j’enchaîne la suite sans trop de complication.

L6 - 6a+

Une petite longueur suivant une fissure et menant à une vire tranquille où je me refamiliariserai à la pose de coinceur.

L7 - 3+

On casse la croûte sur un bout de vire, on est plutôt content, on a avancé vite, on est dans les temps. Je repars et je fais exploser le record de friends posé sur 20 m. C’est pas tellement qu’il y en ait besoin mais c’est l’occasion où jamais de s’entraîner sans pression (le 3+ c’est plus de la rando casse-gueule que de l’escalade).

L8 - 7b

Cette fois ça ne rigole plus, je pars dans ce 7b plus vertical et assez exigent niveaux pose de pied. Arrivé au relais j’ai les abdos en feu d’avoir gainé tout le long !

L9 - 4+

Une autre longueur de TA pour m’exercer, je fais de nouveau exploser le record de densité de coinceur au mètre carré et Simon me rejoint pour le rappel en fil d’araigné.

L10 - 7c

Après une courte remontée à pied dans les jardins, nous voici au pied du 7c. Je pars en suivant la rampe et j’attaque le dévers. Je passe le réta et me jette sur un bidoigt qui à l’air bien crochetant. Sauf qu’il ne crochète pas de ce côté… je me retrouve les fesses dans l’arbre du dessous à un petit mètre du sol. Je remets un deuxième essai et j’essaye cette fois de clipper depuis les bacs du réta. J’arrive à toucher le point mais le temps d’attraper une dégaine mes bras ne veulent plus bloquer, je rejoins mon arbre quelques mètres plus bas. Les 9 premières longueurs ont un peu attaqué ma fraîcheur. C’est finalement Simon qui y retourne armé de ses crochets goutte d’eau. Quelques instants et cris de douleurs plus tard Simon atteint le relais. Je le rejoins sans trop de difficulté (j’ai accroché le sac sur l’autre brin de corde) et je constate qu’il a effectué les dix derniers mètres sans points pour s’assurer, sans coinceurs à placer (car avec moi dans le sac) et sur un rocher péteux au possible. Il m’a confié avoir été bien content de trouver le relais sans se mettre un caramel monumental.

L11 - 6a


On voit le sommet, il est temps de se tirer. Je suis Simon jusqu’au relais final, le soleil se couche dans quelques minutes, nous avons mis 9h, nous avons passé tous les 7 et tout s’est bien passé. On profite des derniers rayons de lumière pour trier notre matos , partager une plaquette de chocolat et on redescend à la frontale, le sourire aux lèvres. 

mardi, mars 21, 2017


Une semaine riche en rencontres.

Lundi

Ca fait toujours couic dans notre camion. On met le nez dedans, on cogite mais on ne voit pas exactement ce qu’il faut tourner, serrer, ajouter ou retirer. Tanpi, en me baladant au pied de la falaise je rencontre Simon. Il est un peu dégouté, il avait prévu de faire une grande voie mais son second est malade. Moi je dois grimper à St Bau mais il n’y a encore rien de sûr. Après un pti coup de texto, c’est sûr, je suis libre pour faire une grande voie. Le rendez-vous est pris, demain on fait "La Walker des guarrigues". Ce soir on a un wok tout neuf à essayer, c’est Céline qui l’inaugure. Je suis un peu stressé pour demain. Notre chasseuse-cueilleuse le voit bien et se propose de me faire une tisane. La Loutre revient me voir avec une petite branche et me dit:
- « Ça c'est du thym »
- « C’est exact, tu peux le ramener au camion, on en a presque plus. »
Je la suis au camion pour lui montrer le flacon et je tombe sur une énorme boule de thym, elle n’en était visiblement pas à son premier trajet…
- « Je crois que c’est bon là ma louloute, on a de quoi faire ».
On remplie notre flacon et on met tout le reste (une bonne poignée) dans la casserole pour faire ne infusion. Je n’avais jamais bu une tisane de thym aussi concentrée! 

Mardi 

2h00 : je me lève pour vérifier qu’il n’est pas déjà 6h00.
3h24 : je check que le réveil est bien mis.
4h12 : il me semble que là il est 6h00.
5h30 : c’est bon le réveil n’a pas sonné, il me reste un peu de temps pour dormir.
6h00 : j’appuie sur le snooze.
6h02 : j’appuie sur le snooze.
6h04 : j’appuie sur le snooze.
6h06 : je finis par me lever, la walker m’attend…

11 longueurs plus tard (dont trois dans le 7) et après 9h de grimpe on revoit enfin le soleil (qui se couche). C’était génial, j’espère que c’est la première voie d’une longue liste dans cette difficulté. 

Pendant ce temps les filles ont visité les abords de la falaise de St Bau et ont fait un peu de lecture.
En plus de la lecture, les filles ont fait ce superbe petit outil permettant de réduire les embrouilles temporelles avec la Loutre.

Mercredi

C’est réparé, plus de couic ! Pour fêter ça on va au LAEP. On y rencontre Amandine et son fils Paul (enfin surtout moi, Céline les connaissait déjà) puis Guillaume, son mari, autour d’un apéro, chez eux. Ça fait plaisir de rencontrer de nouvelles personnes.

Jeudi

Amandine est arrivée récemment et ne connaît pas encore la falaise voisine. De là-haut la vue est belle et j’irai bien grimper s’il y a du monde. On va y faire un tour mais nous passerons finalement toute la journée ensemble. On va tous au LAEP où notre Loutre devra faire face à une terrible crise du partage du jouet et on se sépare de notre nouvelle amie et de son fils. Pour notre Loutre c’en est trop : d’abord elle doit partager les poussettes avec les autres enfants et maintenant elle doit dire au revoir à Amandine qu’elle aime trooooop ! Elle pleure longtemps.

Vendredi 

On retourne à St Mathieu pour récupérer les perles à compter de la Loutre et on va à Tressan après un passage à la gendarmerie : eh oui on va voter de loin ! On finit la journée dans un parc avec la slackline.
Et on enfile des perles !

Samedi

On participe à une journée autour du thème de la naissance respectée. Cette journée est à multiples intérêts. En tout premier lieu cette manifestation est l’occasion de rencontrer Sandra et sa famille. Une famille que nous avons rencontrée à côté d’Avignon nous avait parlé d’eux. Ils ont une vie similaire à la nôtre mais avec quelques années de vécu en plus et surtout ils sont très sympas. Ensuite nous avions vu qu’un tas d’activités étaient proposées pour les enfants. La Loutre était ravie, le matin il y avait un atelier de cirque alors évidemment elle s’est fait remarquer. Je pense qu’elle ira faire un stage d’une semaine en avril, ça lui plaira beaucoup. Par la suite il y eut des spectacles avec de la semoule fine, des ateliers de sculpture d’argile, de coloriage... le paradis des enfants ! Enfin, et c’était quand même le thème principal de la journée, nous avons assisté/participé à des interventions sur le thème de la naissance respectée. Étant donné qu’il y’a quelque temps nous réfléchissions à la venue d’un second enfant, ça tombait au poil. Je vais prendre ici le temps de vous livrer nos impressions.

Ce terme de naissance respectée englobait l’accompagnement de la grossesse (type haptonomie), le respect des femmes et de la sage-femme qui les accompagne lors de l’accouchement et surtout l’accompagnement des femmes désirant accoucher à la maison et qui implique un suivi particulier. Nous nous sommes rendu compte que notre vision de l’accouchement à la maison était complètement faussée. L’idée que nous avions de l’accouchement en lui-même était conforme au récit des intervenants. Nous savions que les risques étaient minimisés du fait que toute la grossesse était suivie par une seule et même sage-femme et que celle-ci était présente tout au long de l’accouchement. Par conséquent, une personne compétente et expérimentée est là pour prendre la décision de partir à l’hôpital en cas de complication et ce, bien avant que celles-ci ne deviennent critiques. C’est plutôt le côté administratif que nous avions occulté, le fait que seule une cinquantaine de sages-femmes accompagne les accouchements à domicile en France, que celles-ci prennent le risque de se faire radier de leur ordre en cas de pépins et que la pression est telle que certaines refusent de continuer sans une collègue qui les suit dans l’aventure. Nous pensions que pour l’accouchement on choisissait un peu comme dans un catalogue:
- Avec ou sans péridurale ?
- Sur place ou à emporter ?

En fait non, choisir l’accouchement à la maison est presque un acte militant !
Slackline au dessus des vignes de Tressan.

Dimanche

Ce matin une dame d’origine allemande se promène dans le parc avec nous. On papote, elle est très sympa. La Loutre montre à son fils comment dresser Jedi, il est vraiment très doux avec les enfants, plus qu’avec moi ! On file en direction des Gorges de la Jonte. En chemin on s’arrête à la Couvertoirade. C’est un ancien village de templier, il est fortifié et un moulin à vent trône au-dessus de sa colline. La Loutre adore les châteaux, même quand elle est fatiguée ! 
On se gare pour la nuit vers la Blaquererie. Je me souviens qu’il y a des blocs dans le coin. En me promenant je tombe sur un visage connu. Il s’agit de Mateos, un grimpeur à l’accent des Balkans rencontré la semaine précédente au Joncas. C’est fou quand même, on est en plein milieu du Larzac et je tombe sur quelqu’un que je connais ! Le soleil se couche, les blocs attendront bien demain matin.

mercredi, mars 15, 2017

Pas mal d’aller-retour entre le Pont du Diable et St Bau cette semaine.

Lundi 

Une tempête s’annonce, on préfère se trouver un coin planqué le temps que la météo se calme. Direction le Pont du Diable. Le soleil brille, pas un souffle de vent. Je vérifie la météo, nos prévisionnistes sont formels : nous sommes théoriquement en pleine tourmente, on m’apprend que nous essuyons de sévères averses. C’est officiel nous avons trouvé l’unique secteur de l’Hérault épargné par les intempéries. On en profite pour laver Jedi dans le fleuve et ainsi faire disparaître ses grosses taches de cambouis.
Quand on vit dans jungle on a des préoccupations plus grave qu'une petite tempête !

Mardi

Hier soir on a bidouillé une canne à pêche à la Loutre, on retourne voir les gros poissons aperçus la veille. Cette fois notre louloute est bien équipée, la poiscaille n’a qu’à bien se tenir ! L’après-midi je vais faire du psychobloc dans les gorges. L’eau me protège de la chute mais je ne suis pas sûr de vouloir connaître sa température. Heureusement je ne tombe pas de la séance.
L’art de ferrer le poisson...

Mercredi

Direction Saint Bauzille de Montmel. Le plan est simple, on y va, si je trouve des grimpeurs je reste, sinon je vais au LAEP avec les filles. Je passe mon début d’après-midi avec quatre infirmières de Montpellier. Les infirmières de chirurgie gastrique c’est toujours très classe et glamour… Pour ceux qui ne connaissent pas encore c’est comme retrouver un peu de l’humour de Jean-Marie Bigard dans la bouche de Laetitia Casta. Je fais quelques voies pas stressantes avant de me faire rouster dans un 7a+/7b. Plus loin je rencontre Lorie et Antoine (les infirmières sont reparties), ils bossent sur un 7b : "le sacre du temps". Je tombe une fois dans le crux, histoire de ne pas la faire à vue et je galère dans la section juste avant le relai. Cette voie est plutôt cool, j’espère que je pourrais bientôt retourner dedans.
On est plutôt bien à St Bau.

Jeudi

Retour au Pont du Diable. J’ai rendez-vous avec "mes" Montpelliérains à St Guilhem. Je n’étais jamais allé plus loin que le village, le cirque est… intimidant. La face Nord est presque oppressante surtout si on s’imagine s’attaquer à l’une de ses voies. Après une 6c de chauffe, j’enquille directement avec un 7a interminable ! Pas de pas de bloc ni de réel crux mais une terrible homogénéité sur 40 m. Une voie très belle, très longue. Safran que je rencontre pour la première fois m’offre un beau vol, on ne peux pas dire que je lui rends la pareil… je le sèche lors d’une chute 1h plus tard. Pour ceux qui ne connaissent pas trop l’escalade, sachez qu’il vaut mieux faire une chute impressionnante, crier comme une fillette et être amorti en douceur par la corde que de tomber de seulement 2m et de s’éclater dans le caillou. La Loutre aurait voulu venir avec moi mais l’approche était trop complexe, elle est restée à la plage et a confectionné un plateau de papillon pendant que sa maman se dégonflait (elle était sensée profité de la chaleur pour se baigner dans l’Hérault).
Le nid de papillon confectionné par la Loutre et sa maman.

Vendredi

Séance de rattrapage : Hérault nous voici ! Température extérieur 24°C, température de l’eau… 10°C. Et dire qu’on envoie Jedi dedans à longueur de journée, il est malade ce chien. On s’est baigné, lavé, rincé, séché. La Loutre, elle, joue tout l’aprèm les fesses dans l’eau. Pour vous donner une idée, quand je l’accompagnais j’étais obligé de sortir toute les 2min parce que je ne sentais plus mes pieds.
Grosse chaleur annoncée pour aujourd’hui ! 

Samedi

On fait de nouveau bande à part. Je pars au Joncas avec Pascal. Il est très fort, très sympa, très calme. C’est un régal de grimper et de discuter avec lui. Je n’arrive pas à faire le pas de bloc du début de sa voie et me contente d’un beau 7b+. Malgré 3 tentatives de plus en plus propres, je n’arrive pas à l’enchainer sans tomber une première fois. Les filles de leur côté ont une liste d’emplettes "récréatives". Mais elle reviendront bredouille, elles ont même zigouillé notre précieux pot sous les roues du camion. Pour finir la soirée, Céline se lance dans la confection d’une table de lit. Le résultat est plutôt satisfaisant (surtout quand on voit le matériel dont on dispose).
Et voici notre table de lit provisoire.

Dimanche

Ce matin il pleut et je dois cicatriser avant de pouvoir grimper de nouveau quoi que ce soit (la grimpe en bermuda a laissé quelques marques…). Avant de partir, on identifie finalement le couinement chelou qui nous préoccupe depuis quelque jours. On  commence à le connaitre notre Otto, ça couinait comme une courroie mais ça n’était pas tout à fait comme lorsque celle de l’alternateur était détendue (subtile n’est-ce pas?). Enfin bon, on a une autre courroie à retendre (la courroie de la pompe à eau) et en attendant d’avoir une fenêtre météo plus clémente on retourne à la piscine du Pic Saint Loup. Ce soir au diner c’est banana pancakes et thé de Noël !

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