Céline Dehors et François l’Explorateur — Aspirants, chercheurs en liberté, expérimentateurs d’idées loufoques. — Et accessoirement auteur de « Ce que le Souffle m’a donné »

mardi, décembre 15, 2015

Quoi de neuf ? … Euh… Tout ?

Je me suis surprise hier soir lorsque je me suis rappelée que j'étais inconsciemment fâchée contre quelqu'un. J'étais fâchée contre une femme très généreuse. Alors que je débarquais dans le Territoire, que je ne connaissais personne, que je n'avais ni travail ni objectifs (que des rêves stériles), que j'étais au bord de la déprime même avec une fille merveilleuse dans les bras, elle m'a ouvert la porte de sa maison. Elle m'a parlé très naturellement. Elle m'a offert deux livres. Elle m'a offert une part de tarte un jour. Une superbe glace à la fraise une autre fois. Elle m'a parlé à coeur ouvert tandis que je peinais timidement à ouvrir le mien.

Je me souviens d'être allée la revoir une autre fois. Elle attendait quelqu'un. Elle ne m'a pas laissée entrer chez elle. J'ai eu soudain l'impression d'être une personne ordinaire devant elle alors que j'avais quelque chose de très important à lui dire. Cette chose très importante, je l'ai gardée pour moi. Je suis repartie. Et je ne suis jamais retournée la voir.

Hier soir, je me suis donnée une claque à moi-même. Ça ne s'est pas vu parce qu'une claque à soi-même ça ne fait pas bien mal même si ça secoue. Et j'ai compris. J'ai compris que j'étais fâchée pour rien. Que j'étais trop susceptible pour être sympathique. Que si cette femme m'avait ouvert la porte si grand, c'était peut-être parce qu'elle en avait besoin, elle aussi, de moi, de ma présence, de notre compagnie. Et je nous ai privé de tout ça, seulement parce qu'un jour j'ai gardé quelques mots importants dans un coins sombre de ma tête.

Il y a des choses qu'on croit être soi mais qui n'en sont pas. A force d'enlever les pelures qui m'entourent, je vais finir par n'être plus que rien.

Une magnifique photo de Dame Ambre.
Je crois que je vais enfin accepter que d'autres me touchent le coeur.

Il y a aussi cette idée de plaire. On m'a dit tellement souvent qu'on ne peut pas plaire à tout le monde que j'y ai cru. Et puis je me suis aperçue que je n'avais pas besoin de plaire pour être aimée. Et puis, à présent, ce n'est plus seulement le besoin qui a disparu, la notion même s'est envolée. Oui, je suis heureuse lorsqu'on me dit qu'on aime mon livre, lorsqu'on écrit un commentaire sous mes articles, lorsque l'un de mes élèves me dit que je suis la meilleure prof de toute sa vie, mais ces appréciations ne changent rien ni à mon travail ni à ce que je suis.

La confiance n'est pas dans ce que nous avons, mais dans ce que nous sommes.

Pour progresser, je dois aller au fond de moi-même. Je crois que j'ai fini de vouloir m'exporter. L'ère coloniale prend fin. Enfin.

Je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout ça. Peut-être parce que c'est une nouvelle lumière qui éclaire mes mots et ça serait gâcher mon plaisir que de ne pas en profiter. On ne pas peut appeler ça une révolution, juste simplement une légère évolution dans l'utilisation du vocabulaire dont je dispose. Je crois que tout est vain, mais que tout est nécessaire. J'ai envie de tout arrêter, pour tout voir, tout observer. Et pourtant je sais combien mes mains et ma tête ont besoin des petits actions du quotidien. Je me demande si je ne vais pas finir par vous manquer, vous manquer comme on manque le train, à trop vouloir m'ouvrir encore et encore. Mais je n'en ai pas peur. Sera que ce que sera.

J'ai écris cet article en ayant  en tête une photo prise par Dame Ambre. Il n'y a pas que ses photos qui m'inspirent. Je l'ai écrit alors que je ne sais pas encore si j'aurais le droit ou pas de l'ajouter entre ces lignes. J'espère qu'elle acceptera, sinon tout tombe à l'eau. En attendant sa réponse, je mets tout ça dans un brouillon. Sans regret.

6 commentaires:

  1. Dis, j'en avais des mots entre les mains... ^^' ça aurait été dommage de ne pas te lire ; j'ai beaucoup aimé tes mots. Merci, je suis touchée de te toucher ainsi. J'en perds un peu les mots alors juste, merci <3

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    1. Tu as vu un peu la responsabilité qui t'incombait ? J'aime beaucoup, beaucoup cette photo. Je voulais lui faire un article.
      C'est je crois ce que je vais faire dans les jours prochains, écrire un article pour toutes les images qui me toucheront.
      Bisous !

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  2. Un beau texte qui nous permet à nous aussi d'avancer. Une évolution c'est presque une révolution Céline! On change et c'est merveilleux de s'en rendre compte, de le noter et d'aller de l'avant.

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    1. De révolution, j'en ai connue une telle il y a quelques jours que tout le reste me semble simplement aller de soit. Je continue mon petit parcours. Mais quand je te parle ici de révolution, je mens quand même un peu. Mon histoire est un empilement de tuiles. Il n'y a pas de cassure, pas de joint. Une idée en emporte une autre. Doucement j'avance, sans jamais voir de vide sous mes pas.
      Merci pour ton commentaire Marie. A bientôt !

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  3. Mon commentaire va peut être te surprendre, peut être te faire plaisir, peut être pas. Que d'incertitude ! ;)
    J'aime lire tes articles, ils font parti de ceux que je garde souvent pour le matin quand je prend mon petit déjeuner si je travaille. Et en lisant celui-ci je me suis dis que ta façon d'écrire me faisait penser à quelqu'un... Amélie Nothomb ! Je ne sais si tu l'aimes bien, moi je l'adore mais certains détestent ses livres : "on ne peut pas plaire à tout le monde" !
    Bises.
    #lecommentairehorsujet

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    1. Oui ton commentaire me surprend parce qu'Amélie Nothomb je connais très peu ! J'ai étudié l'un de ses livres au lycée mais j'en ai un souvenir trop vague pour avoir une idée de ce que signifie faire penser à l'écriture d'Amélie Nothomb. Je pense que je vais rapidement lire l'un de ses livres.
      Je suis ravie que tu adores Amélie Nothomb si mon écriture te fait penser à elle ! Il y a bien longtemps, on m'avait dit que j'écrivais un peu comme Boris Vian, que j'admire, alors j'étais aux anges. On verra ce que ça donne pour Amélie Nothomb ^^

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A bientôt !
Céline.

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