Style : Terrain d’aventure
Dénivelé de difficulté : 220 m
Longueurs : 7
Cotation : TD+ 5c/6a+/6b/6a-A1/6a/5c-6a/6a+
Cotation Google Joke : TD+++ 5c/6b/6b+/6b/6b+/6a+/6b+/6b+
Site : Verdon
Grimpeur : Romain
Aujourd’hui on se lance dans une voie ouverte par Berhault et Dufranc dans les années 70 (si vous ne connaissez pas le Verdon, sachez qu'avant de partir dans une voie, pour connaître sa difficulté, il est tout aussi pertinent de regarder le nom des ouvreurs et la date d'ouverture que les cotations). Cette ascension sera vraiment du terrain d’aventure. Le topo que nous avons utilisé est pour ainsi dire périmé et on s’est entêté à progresser dans un milieu franchement hostile. Je ne sais pas si vous avez déjà utilisé Google Map pour vos itinéraires. Nous oui, et lorsque l’on coche l’option sans autoroute il se passe alors des choses étranges, Google trouve des raccourcis improbables, il nous fait passer par des étangs, il trouve des tunnels secret sous les autoroutes… c’est ce que nous appelons les Google Joke. L’itinéraire que nous avons suivi pendant cette grande voie n’avait parfois rien à envier à Google…
L0
J’avais déjà emprunté le sentier de l’arrête du belvédère avec Jelena pour grimper Les Fils des Haltères et du Pan, c’était en 2014. Cette approche sans rappel est assez originale pour les gorges. Ce sentier très ancien permet depuis des siècles d’accéder au fond des gorges, sans utiliser aucune corde. Je me souvenais encore des pieux plantés dans la roche et de la descente sur corde fixe de la fin (mais pas du détail). Résultat, on s’est quand même planté une fois avant de trouver le bon chemin.
Une fois au pied de la falaise je retrouve le départ des Fils. Notre voie est censée être quelques mètres sur sa droite. Nous trouvons une sorte de pilier végétalisé, ça doit être ça, c’est parti pour l’aventure !
L1 - 5c
Au début c’est plus du jardinage que de l’escalade. Romain mais quelques coinceurs mais son truc c’est plutôt les cades. En même temps nous n’avons que trois friends et 1jeu et demi de câblés alors il faut plutôt être raisonnable avec la quincaillerie.
L2 - 6a+ 6b
On est sur une terrasse, comme indiqué dans le topo. On est sensé partir 5m sur la gauche avant d’attaquer tout droit. Romain va voir mais il aperçoit des spits. S’il y a des spits c’est pas du terrain d’aventure, il décide donc de partir tout droit tout droit. De toute façon on n’est même pas sûr d’avoir commencé par la bonne longueur… Romain est vraiment économe avec ses protections et la fissure qu’on emprunte n’est franchement pas commode, ça fait pas trop 6a+, plutôt 6b. Pendant que je grimpe une cordée voisine nous demande si nous sommes dans une nouvelle voie (ce n’est pas bon signe car a priori non). Elle fait un peu la gueule d’ailleurs la cordée voisine parce que ça parpine grave là où on grimpe et il voit passer de gros bloc de calcaire passer à quelques mètres d’eux. En réalité nous avons bien raté la deuxième longueur, il fallait effectivement faire le crochet à gauche.
L3 - 6b 6b+
Toujours septique quant à notre itinéraire, nous hésitons. Tout droit on dirait que ça passe mais à gauche il y a deux pitons. Les pitons ça pousse pas comme les cades, s’ils sont là c’est que quelqu’un est passé par là. Romain tente quand même de partir tout droit. Après une dizaine de mètres il décide de désescalader et d’allé tenter ça chance du côté des pitons. Il continue dans la fissure en mettant quelques protections de temps en temps. Sur cette ascension je serai toujours second et franchement si j’avais dû être le leader je n’aurais pas fait le fier. Les mouvements sont relativement durs à faire, le rocher péteux et les possibilités de protection assez faibles. Romain n’en met qu’une tous les 6m en gros. Moi je n’oserai pas engager autant sur ce type de terrain. Je le rejoins auprès d’un arbre. J’envoie toujours autant de caillasse en bas, une prise sur cinq me reste dans les mains.
L4 - 6a/A1 6b
On est toujours aussi pommé et on se dit que la longueur que nous venons de faire était peut-être celle d’artif puisqu’il y avait des pitons dont parlait le topo. Pour la suite il n’y a pas vraiment le choix de toute façon, de plus notre voisin de cordé nous signale qu’il voit un cade avec une sangle au-dessus de nous. C’est reparti pour la grosse fissure en face de nous ! Je vois vaguement Romain au-dessus de moi, j’essaye de m’installer confortablement. D’un seul coup je sens mon arbre trembler et j’entends quelque chose fuser vers le sol en me frôlant. Un parpaing vient de ricocher sur les branches au-dessus de ma tête et s’écrase maintenant dans le pierrier en contre bas. Je me planque un peu plus sous mon arbre et sous mon casque… Pour rejoindre la fissure empreintée par Romain il faut d’abord faire une petite traversée avant d’attaquer droit devant. En arrivant au relais il me met en garde, les rochers sont instables…
L5 - 6a 6b+
Avant qu’on les perde de vue, nos voisins nous on mit en garde : au-dessus de nous il n’y a plus rien. On hésite quand même. Quelques mètres sur notre gauche on peut apercevoir les plaquettes des Fils des Haltères et du Pan. On se rend à l’évidence, on est pommé et depuis un moment en plus. On se décide à rejoindre la voie équipée. Ce qui s’est passé, c’est que lors de l’édition de notre topo la voie des Fils n’existait pas encore. Cette dernière a repris la troisième longueur de la JP Gaffard, qui s’est donc retrouvée équipée sur toute une longueur. À vouloir éviter les spits, on a évité notre voie. La fin de la JP passe ensuite à gauche des Fils en 5c/6a. Mais bon, ça on le comprendra une fois de retour au camion. Pour l’instant tout ce qu’on sait c’est que tout droit il y a une voie sur spits qui va jusqu’en haut POUR SÛR !
La suite n’a rien à voir : on a des protections béton sur un rocher béton sculpté à souhait.
L6 - 5c/6a 6a+
Toujours ce beau rocher et ces spits ultras solides.
L7 - 6a+ 6b+
C’est l’une des plus belles longueurs. Un dévers avec des bacs, une lunule pour se reposer, un rocher qui accroche au possible, un régal.
L8 - 6b+
Dernier petit surplomb avant le sommet, le soleil se couche, il est 20h30, ça fait une dizaine d’heures qu’on est parti et j’ai même réussi à inquiéter Céline.
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Céline.