Céline Dehors et François l’Explorateur — Aspirants, chercheurs en liberté, expérimentateurs d’idées loufoques. — Et accessoirement auteur de « Ce que le Souffle m’a donné »

lundi, août 28, 2017

Vous y avez gouté…



Quelqu'un a rencontré François, et lui a dit : « Enfin, vous devez vous en rendre compte : plus rien ne sera plus jamais comme avant. Vous y avez gouté, à cette vie là, et cela vous restera à jamais. »

A cette vie là.

Une vie en slalom. Entre liberté folle et contraintes locales. Entre tout dans les yeux et dans le coeur et rien dans les mains. Et le temps. Le TEMPS surtout. Qui s'écoule multiplié par dix au moins à chaque seconde. Ca fait beaucoup quand on y pense. C'est comme d'avancer très vite dans un monde au ralenti, et d'être toujours et d'avoir toujours rien.

Je ne comprends vraiment pas pourquoi je veux y mettre fin. En fait, j'ai peur. J'ai peur que ça s'arrête avant de l'avoir décidé. Parce qu'on a plus d'argent. Parce qu'il n'y aura plus personne pour nous en donner. Parce que tous les brins de terre seront possédés avant nous. Pourtant la Terre est vaste, est-ce raisonnable d'avoir peur ? Alors je décide de dire stop, stop je ne veux plus. Mais au fond, je veux encore, ce que je ne veux pas c'est me faire avoir. Et le refuge, j'ai vu je crois ici, c'est la possession. Je ne suis pas en confiance, et ça c'est grave.

Je suis triste, j'ai le coeur mou, savez-vous ? Je lis (oui, j'ai recommencé à lire), je fais semblant de travailler pour le CRPE, je dors (beaucoup) alors que je voudrais savoir courir.

J'aimerais que quelqu'un nous sourit. Nous dise : je comprends, c'est possible. Et pourquoi pas : je vais vous aider. Autre chose que oui, il faut bien

Voilà, ça fait plus d'un an qu'on vit et qu'on sait (punaise ! oui, on le sait !) que non, il ne faut pas. Le monde ne faut rien. Le monde est plus vaste encore que ça.

Je vais respirer un bon coup.

8 commentaires:

  1. C'est possible, non? enfin, j'aimais croire moi aussi que c'est possible.
    Le monde est rempli de fous, n'écoutons plus ce que le monde dicte, il est fou.
    Respirons, tu as raison...!

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    1. Après quelques respirations… oui, c'est certainement possible, je l'ai vu "fonctionner" ici et là, le monde, mais un monde qui fonctionne ce n'est du tout cuit, c'est surtout beaucoup d'intelligence et de la joie de vivre. Je vais sautiller pour le faire tourner, le monde :-)

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  2. Les "il faut" me font mal au crâne...
    J'espère que vous allez trouver un moyen de continuer la vie, à votre manière.

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    1. Difficile (même pour moi qui y suis fortement allergique !) de se séparer du "il faut"… ! Merci pour tes encouragements Marie, nous allons trouver (évidemment ! avons-nous d'autre avenir possible de toute manière, que de dénicher le moyen ?)

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  3. Tu écris super bien, j'adore ta reflexion sur le temps. Lorsque je suis arrivé à Compostelle après seulement 10 semaines hord du temps cela fût assez dur de se dire que c'etait fini, j'avais envie de continuer, je ne sais pas combien de temps, mais continuer.Je comprends ce que vous devez ressentir après un an. J'ai regardé les photos d'Enora....elle est trop belle, épanouie, joyeuse, c'est une chance aussi pour elle d'avoir vécu ses beaux moments avec vous.
    Bon, je retourne dans le monde anormal....ou plutôt améliorable si des gens essaient de faire bouger les choses.
    Je compte sur vous!
    Paloup.

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    1. Merci Paloup pour tes petits mots ! Après ta marche de Compostelle, cela a été difficile de s'arrêter, je comprends bien. C'est à croire que dans son sang, l'humain est fait pour marcher, pour voyager, pour migrer !

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  4. La façon dont est rédigé ce texte (plus court que d'habitude) et son vocabulaire me font immédiatement penser à quelque chose que Dame Ambre aurait pu écrire.

    Tout peut s'arrêter à tout moment, est-ce nécessaire de brusquer les choses dès à présent ?

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    1. Ah ah ! … Peut-être m'a-t-elle influencée ?

      Les choses se sont brusquées d'elles-même. Il fallait bien que je me projète.

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A bientôt !
Céline.

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