Céline Dehors et François l’Explorateur — Aspirants, chercheurs en liberté, expérimentateurs d’idées loufoques. — Et accessoirement auteur de « Ce que le Souffle m’a donné »

mercredi, décembre 09, 2015

Petit Père Noël

Nous n'en avions pas parlé. Ca s'est fait tout seul. Quand j'ai reçu le cadeau que je destine à l'Explorateur, j'ai invité la petite loutre à venir déballer le carton avec moi, pour voir si ça allait effectivement plaire à son papa. Je n'ai pas réfléchi quand je lui ai dit : "Mais chut, hein ? C'est son cadeau de Noël, on garde la surprise !" J'ai rigolé lorsqu'elle m'a répondu en chuchotant : "Cocoa ?" Oui, on mange un chocolat par jour jusqu'à Noël, mais le jour de Noël, on a des surprises et on passe un bon moment tous ensemble.

Ca s'est fait tout seul lorsqu'au magasin, devant une énorme statue du Père Noël je lui ai raconté l'histoire. J'ai beau être écrivain, je suis un peu nulle en légende : j'en ai oublié la moitié (l'histoire de la cheminée et du traineau…). Ce fut étrange pour moi. Je lui ai dit tout ça, sans m'interroger encore sur la grande question : je lui fais croire, ou pas ?

Et puis je me suis rendue compte que ce n'était pas à moi de décider pour elle. Même à deux ans, ma fille a le droit d'avoir ses propres croyances. Si pour elle l'histoire du Père-Noël, qui fait le tour de la Terre en une nuit, mérite d'être prise au sérieux, est-ce à moi de lui changer cette idée ? Si elle préfère participer à l'événement, en faisant des cachoteries aux uns et aux autres pour la surprise, pourquoi pas ? Et si… et si on lui permettait de toucher un peu des deux ?

Je me suis dit encore que mon travail de maman ce n'était pas de diriger la pensée de ma fille dans une direction ou dans une autre mais plutôt de lui ouvrir les yeux sur toutes les réalités du monde et de lui offrir auprès de moi et de son papa un lieu de réflexion et d'échanges. D'échanges sans jugement, mais riches d'idées.

Alors le Père-Noël n'échappe pas à la règle. Elle connaitra l'histoire. Je lui raconterai tout. Cette fois, je ne vais pas oublier le traineau qui vole dans le ciel. Lorsqu'elle regarde le Roi Lion en boucle, est-ce que je me sens obligée de lui expliquer que Mufasa ne vole pas vraiment dans le ciel, que c'est une allégorie du souvenir, de l'identité et de l'héritage ? Hein ? Non, pas du tout. Alors pour le Père-Noël, c'est pareil. Je ne me vois pas lui redire à chaque phrase "mais c'est une histoire inventée, tu sais", ça ruinerait le récit.


Et je ne vais rien lui cacher non plus de tous ces préparatifs. De cette excitation qui monte de jour en jour, au fur et à mesure que les fenêtres du calendrier s'ouvrent. De ce plaisir de faire plaisir. De ne rien attendre, de ne pas craindre de ne pas avoir été suffisamment sage. Des bisous donnés cinq ou six fois par jour parce qu'à Noël on est heureux et que ce bonheur, on ne le doit qu'à soi-même. Non pas à un gros monsieur barbu, ni à quelques cadeaux au réveil, car le bonheur se cultive et s'offre sans compter à ceux qu'on aime.

Alors Petit Père Noël, sache que dans ma maison, nous sommes très sereins. Qu'on t'aime bien, toi et ta magie, même si tu n'existes pas vraiment et ça ne va pas nous empêcher de passer de bonnes fêtes. Bisous à toi et si dehors il fait trop froid, n'hésite pas à emprunter nos chaussons. Ils seront rangés sous le sapin.

7 commentaires:

  1. Une fois encore (décidément !), j'aime bien ta philosophie ! Très détendue, très mesurée... et finalement pleine de cette magie de Noël qui fait tout le charme de cette période ;)

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    1. J'ai appris à vraiment aimer Noël la première année où je vivais loin de mes parents curieusement. Et depuis, je n'en démords pas : fêter Noël, c'est super chouette ! Nous ne sommes pas pratiquants, alors nous fêtons Noël à notre façon, piochant dans les différentes traditions ici et là (même dans les traditions non chrétiennes) pour en faire une fête merveilleuse à partager.
      Ca me plait beaucoup de partager tout ça avec ma fille. Je crois que je suis davantage attirée par l'idée de partager avec elle que de "lui faire vivre" un moment particulier. J'ai plus envie de "faire avec" que de lui "donner" quelque chose.
      Et toi, comment parles-tu de Noël à ta fille ?

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  2. Pour nos enfants, ns avons agi un peu de la même manière, le père Noël passait à la maison mais elles savaient que leurs oncles, grands parents leur offraient aussi des présents. On n'a pas non plus rèflechi, c'est venu naturellement et ça ns à semblé finalement assez harmonieux et surtout cela permettait de remercier mais aussi offrir à leur tour. Mon deuxième enfant n'a jamais cru au père Noël. Enfant précoce, cette légende entrait en contradiction avec sa réflexion et lui faire croire l'aurait blessé. Les autres y ont cru avec joie et ont même aimé faire durer le leurre.
    Aujourd'hui Noël est tjs un moment privilégié pour penser aux autres. Bcp de cadeaux fabriqués par leur soin alors qu'ils sont ado voire majeur. Un tps privilégié pour regarder les niaiseries télévisées mais qu'on adore. Et durant les vacs, la nuit tombant vite, bcp de jeux de société.
    Je ne vois pas pourquoi il faudrait d'angoisse. Moi j'aime trop Noël pour me prendre la tête. Les cadeaux, c'est pareil, aucune obligation, seulement se faire plaisir en faisant plaisir à l'autre. C'est comme ça qu'une année un enfant a pu avoir un téléphone portable tandis que l'année suivante il avait un bon pour une soirée entre amis ou un simple roman.
    Mais ns avons la chance de gagner correctement notre vie et d'avoir des enfants bien ds leur peau qui n'ont pas besoin d'afficher leurs avoirs pour exister et se sentir bien.

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  3. Pour nos enfants, ns avons agi un peu de la même manière, le père Noël passait à la maison mais elles savaient que leurs oncles, grands parents leur offraient aussi des présents. On n'a pas non plus rèflechi, c'est venu naturellement et ça ns à semblé finalement assez harmonieux et surtout cela permettait de remercier mais aussi offrir à leur tour. Mon deuxième enfant n'a jamais cru au père Noël. Enfant précoce, cette légende entrait en contradiction avec sa réflexion et lui faire croire l'aurait blessé. Les autres y ont cru avec joie et ont même aimé faire durer le leurre.
    Aujourd'hui Noël est tjs un moment privilégié pour penser aux autres. Bcp de cadeaux fabriqués par leur soin alors qu'ils sont ado voire majeur. Un tps privilégié pour regarder les niaiseries télévisées mais qu'on adore. Et durant les vacs, la nuit tombant vite, bcp de jeux de société.
    Je ne vois pas pourquoi il faudrait d'angoisse. Moi j'aime trop Noël pour me prendre la tête. Les cadeaux, c'est pareil, aucune obligation, seulement se faire plaisir en faisant plaisir à l'autre. C'est comme ça qu'une année un enfant a pu avoir un téléphone portable tandis que l'année suivante il avait un bon pour une soirée entre amis ou un simple roman.
    Mais ns avons la chance de gagner correctement notre vie et d'avoir des enfants bien ds leur peau qui n'ont pas besoin d'afficher leurs avoirs pour exister et se sentir bien.

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    1. Je pense qu'il est bon de cultiver chez nos enfants et notre entourage l'être plutôt que l'avoir. Je crois que vous avez bien réussi à transmettre toute l'idée d'amitié et de générosité que porte la fête de Noël.
      Alors passez d'excellentes fêtes de fin d'année avec votre famille !
      Merci pour votre commentaire :-)

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  4. Sympa ton article qui vient clôturer un débat dans mon cerveau. Mentir ou briser la magie de Noël ? Difficile débat... Mentir à ma fille est contre mes convictions mais j'aime trop Noël pour ne pas parler du Père Noël. Zut zut ! Et là tu nous apportes, tellement simplement la solution : ne pas mentir mais en parler. C'est fou comme ça semble évident maintenant que je te lis !
    Pourtant c'est bien déjà ma façon d'agir avec mon petit frère quand je lui dis que le père noël n'existe que si il croit.
    Mince je parle trop encore...
    Bises & Bonnes fêtes, Elsa.

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    1. Elsa, tu me fais rire avec ton commentaire :-) !

      Tu sais, je crois que même sans Père Noël, le mois de décembre est assez magique. On lutte contre le froid et la nuit avec des lumières et de la générosité. Ta fille n'est-elle pas déjà en admiration devant les décorations lumineuses des sapins ? Je me souviens combien il était difficile l'année dernière de rentrer chez moi tellement la petite loutre s'arrêtait longuement devant chaque décoration de la rue.
      Cette année, elle parle donc c'est différent pour elle. Elle a moins besoin de toucher, de montrer, le mot prend le pouvoir. Mais ses yeux brillent tout autant !

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A bientôt !
Céline.

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