Céline Dehors et François l’Explorateur — Aspirants, chercheurs en liberté, expérimentateurs d’idées loufoques. — Et accessoirement auteur de « Ce que le Souffle m’a donné »

mercredi, mai 11, 2016

Si j'étais pas le cerveau qu'on croit ?

« Oh toi ? Tu sais tout faire ! C'est dingue… Tu sais tout faire, n'est-ce pas ? »
Ma mamie me disait toujours ça. Il est vrai que je sais faire pas mal de choses. Tout, je ne sais pas très bien si je sais déjà tout faire mais à chaque fois que je touche à une activité (intellectuelle ou manuelle), globalement, j'y arrive. Et je n'excelle jamais. Je me lasse avant de très bien savoir faire.
En fait, j'ai l'impression d'être un grand singe à qui on veut apprendre des mots. J'en apprends 10, 20, 50 —mon éleveur est impressionné par mes prouesses !— et puis arrivent les 120 mots et… je n'arrive plus à rien.
Je ne sais pas affronter mes limites.

Je couds, j'apprends comment fonctionne la machine à coudre qu'on m'a confiée. Je comprends. Et soudain… Je me lasse. Je ne veux plus coudre. J'entends : « Je t'apprends à faire une glissière si tu veux… » mais je sais déjà. Je sais, mais je ne veux pas savoir faire. Je ne sais pas coudre droit. Je ne veux plus bâtir. Je ne veux plus utiliser d'épingles. Je ne veux plus avoir des patrons. Je ne veux plus mesurer mes tissus. Tout m'ennuie.

Il faudrait que je me force un petit peu mais dès que je pense à cette éventualité, elle me rend malade. J'ai des migraines. Mon coeur se retourne. Je ne trouve plus le sommeil. Je me sens absolument malheureuse. J'ai envie de tout arrêter. C'est comme une aboulie qui me prend.

Je suis allergique à la ligne qui sépare le travail amorcé du travail bien fait.

Vous avez peut-être reconnu la signature ? C'est une photo de Dame Ambre !

Partout où je suis, dans tout ce que je fais, dans tout ce que je réalise par les mots ou les gestes, c'est vide de sens et de réalité. Tout savoir c'est surtout ne rien savoir faire. Je ne me sors pas de ce paradoxe. Qui m'effraie, qui me terrorise. Parce qu'il y a une différence fondamentale entre le savoir et la réalisation. L'un est continu tandis que l'autre est discret. (je vous laisse deviner qui est qui). Ce que je veux dire par là c'est que lorsqu'on sait, on ne peut pas réaliser tout ce que l'on sait. Et lorsqu'on sait, on ne peut pas confronter son savoir à la réalité. Non pas parce que l'univers et les connaissances ne se correspondent pas —car ils ont de mon point de vue la même fluctuation, la même résonance folle—, mais parce que les transferts qui sont à notre disposition (la parole, les actes) ne peuvent entièrement l'embrasser.

On pourrait dire ça autrement, ce serait peut-être plus clair mais en même temps la formulation est dérangeante : lorsque l'on sait tout, on sait surtout tout ce que l'on ne sait pas. Etre lucide, c'est voir ses limites.

Mes limites il y a peu j'avais peur de les rencontrer, peur qu'elles me sautent à la figure. Maintenant que j'ai compris que je ne les cherchais pas au bon endroit, que je visualise plus ou moins où elles se trouvent, il me répugne d'aller vers elles. Je laisse derrière moi, et continuellement, une longue trace d'imperfections.

Je sais pourtant comment me sentir bien. Je suis à mon aise dans l'apprentissage. Oui, tant que j'apprends, tant que j'engorge, tant que la turbinette est branchée sur IN, tout va bien. Un casque sur les oreilles, un podcast d'une émission philosophique ou scientifique qui blablate, un livre à lire, des mots à apprendre, une odeur à sentir… Quel plaisir ! Mais je me casse la figure dès qu'on me demande d'enclencher le mode OUT. Vas-y ! Montre-nous que tu sais ! Explique ! Fais ! Réalise !

Et voilà que je me remets à ne pas coudre droit. Je ne sais rien faire.

10 commentaires:

  1. Je te rejoins.. Je sais faire les choses (je le sais en moi), une terreur panique me prend et je ne sais plus rien faire. Je me lasse, aussi. La seule chose finalement que j'arrive, parfois, à pousser à bout (au bout ? non pas encore..) est l'écriture. J'y reviens sans cesse, comme si je ne savais pas écrire et comme si je savais, savant mélange qui me pousse en avant malgré moi.
    La couture, j'y reviens parce que j'ai quelque chose à dépasser (qui ne m'appartient pas).
    Mais en vrai je ne vais jamais au bout de rien, la couture je sais parfaitement que je ne sais pas faire, que je m'ennuie à refaire (alors je ne refais pas, à quoi bon ?) et que pourtant je n'arrive pas à faire des choses compliquées (puisque je ne sais pas coudre).
    C'est une impasse.

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    1. C'est exactement ça ! Pour mon écriture, je ne sais pas. Non, je ne suis pas au bout encore mais tant que ça reste sur le blog cela ne me dérange pas mais pour mon livre c'est une vraie torture… Parce qu'il est imprimé, parce que je veux le vendre. Il faudrait le réécrire toutes les semaines. Mais alors j'aurai peur de me lasser, comme le reste. Donc je l'ai imprimé. Pour faire semblant. Comme tu le dis : c'est une impasse.
      Ne jamais faire deux fois la même chose… j'aurais pu en parler aussi ! Ne jamais refaire, ne jamais se laisser la possibilité de mieux réussir. A quoi bon puisque je saurai alors. Quel intérêt ?
      François a quand même réussi à me faire progresser. J'ai dépassé un niveau en escalade. Le niveau que je vise depuis des années. Et je n'en tire que peu de satisfaction.
      Il faudrait peut-être choisir. S'ennuyer un bon coup pour ensuite se plaire à savoir faire ? Peut-être ?
      Mais alors renoncer à tout le reste ?
      Ah ça non !
      Quelqu'un a une solution ?

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  2. J'étais comme toi... avant. Parce que rester en surface des choses, ça me permettait de faire la partie facile (apprendre la théorie, OK, je gère un maximum), et m’arrêter AVANT la difficulté, et finalement, éviter, autant que possible, l'échec.
    Au "je réussis tout ce que fais" (parce que je ne vais jamais au bout des choses...), j'ai substitué "je vais jusqu'au bout même si je me plante". Alors, au premier échec, j'ai cru que c'était la fin du monde. Mais non. J'ai survécu :) Et j'ai appris de mes erreurs.
    Alors je recommence. Et au lieu de me dire "mouais, j'ai plus envie" (sous entendu, je ne crois pas assez en ma capacité de réussir, donc surtout je m’arrête maintenant, j'ai trop peur de l’échec), je me dis "j'y crois" et je me bats jusqu'au bout.
    Est-ce que j'abandonne d'autres trucs au passage? Certains oui, qui finalement ne m’intéressent pas tant que ça. Mais je continue à mener plusieurs projets/apprentissage en même temps (sinon, je déprime).
    La satisfaction, c'est de me dire que j'ai dépassé ma peur de l’échec. Un jour, peut-être, j'arriverai à me dire que je suis fière de ce que j'ai accompli. Mais je n'en suis pas encore là :))

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    1. Bonjour Irène, merci pour ton message !
      Tu parles d'échec, tu as donc déjà échoué ? C'est à dire que tu t'es déjà lancée dans un projet qui n'a pas abouti de façon définitive. C'est cela ? Ton projet avait alors une fin, tu as pu regarder derrière toi et te demander si tu avais réussi ou non.
      Lorsque je regarde mes projets, j'ai l'impression qu'ils sont sans fin. Je n'ai pas voulu parler de la peur de l'échec car c'est peut-être cela effectivement mais je n'en suis pas certaine. Je ne vois de fin à rien. Je ne sais rien finir car rien ne se fini. Et c'est un problème de fond.
      Je pense à l'un de mes projets actuels : la vente de mon livre. J'ai vendu la moitié des exemplaires que j'avais imprimé mais il me reste l'autre moitié, la possibilité d'en imprimer d'autres, de travailler suffisamment pour être éditée, vendre en numérique...
      Ce n'est pas seulement que je ne fais rien, c'est que je n'ai pas l'intelligence de voir ce que j'ai fait et de construire la suite dessus. Comme si je n'avais aucune mémoire.
      Et je te rejoins sur la suite : savoir se contenter de ce qu'on a accompli... Quel travail aussi !

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  3. Alors donc, je disais...
    Paresse, échec..
    Les deux, pour moi. La paresse, en couture. Puisque je sais faire, n'est-ce pas, même si je ne sais pas faire. Il y a longtemps, ce fut d'abord la terreur de rater : couper mon tissu, c'était risquer de gâcher, je ne pouvais pas. Des mois à regarder mon tissu, à en pleurer d'angoisse, foutue peur de l'échec... Et puis je me suis bousculée, j'ai pris sur moi, j'ai découpé, j'ai osé, j'ai avancé, et maintenant je couds. Une seule fois (sauf si c'est une commande), parce que je m'ennuie : et oui puisque je sais faire (humph).

    La peur de l'échec, en écriture. Je ne sais pas écrire alors je ne peux pas, mais je sais écrire alors je devrais, mais je ne sais pas alors je... Ce soir, j'ai écris. A en saigner dedans parce que le sujet vraiment je l'ai choisi (la morgue, c'était un sacré sujet). J'ai du me bousculer pour le faire (et il faudra repasser derrière pour le réécrire un peu), la peur d'échouer est très grande. Mais je perçois que si je ne fais pas cet AT, je n'en ferai jamais d'autre, que je ne me relèverai pas de cet échec là (peut-on discuter/raisonner de ce qu'on ressent dans le ventre..). Alors je m'efforce au moins, d'écrire, d'avancer, de le faire "bien" (puisque je sais..).
    Mais je ressens la peur, bordel.

    Je crois que la seule solution (pour moi, au moins pour moi), c'est se bousculer, forcer les choses. Parce que sinon je vais dépérir sévèrement.

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    1. Se bousculer, changer les codes, comme le disait Irène, c'est cela tout à fait.

      Pour la peur de l'échec, j'ai toujours eu la réaction inverse à la tienne (et c'est vil, tu vas voir). Le tissus, je crains de me rater, de le gâcher royalement, alors je coupe à l'arrache. Comme si j'étais en colère. Mais je ne le suis pourtant pas contre le tissus. C'est contre moi qui ne sait pas faire. Alors que je sais. Je sais exactement comment il faudrait faire pour couper droit ! Mais voilà… Je le coupe n'importe comment. Les yeux fermés presque. C'est pour la même raison que je ne couds pas droit. Pour être sûre de ne pas me louper, je ne m'applique pas, je ne fais pas comme il faut, alors je ne peux rien manquer. Logique imparable.

      Nous disions donc se bousculer. Bien faire pour une fois. Voilà. Maintenant je me dis que je pourrais jamais tenir. Je regarde devant moi. Une fois, ok. Deux fois peut-être ? Mais tout le temps ??

      C'est clairement de la paresse dans mon cas. Je ne sais pas travailler.

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  4. C'est étrange : tes trois premiers paragraphes m'ont parlé. Plus que ça, ils ont fait écho à une réelle souffrance que j'ai bien du mal à exprimer et à gérer.
    Le reste de ton article, beaucoup moins, disons que mon vécu semble très différent.

    Je suis très "touche-à-tout".
    Lorsque je commence à m'intéresser à un sujet, il prend vite tellement d'importance que ce n'est plus juste de l'intérêt, c'est… de la passion ? Je me sens portée, animée et je prends un plaisir gigantesque à découvrir cette nouvelle discipline. J'y consacre nuits et jours, j'acquiers un socle de connaissance et de savoir-faire en général relativement honorable (étant très perfectionniste, je ne sais pas faire autrement).
    J'y consacre nuits et jours, donc, et puis un jour soudain, sans prévenir… ça m'ennuie.
    Alors j'arrête, et j'attends de me passionner pour un nouveau domaine.


    Bon… ça paraît presque chouette, dit comme ça.

    Sauf que viennent se greffer deux complications :
    La première, c'est qu'à force de toucher à tout et d'arrêter juste au moment où je commence à dépasser la moyenne, eh bien je ne suis forte nulle part. Je suis moyenne dans plein de choses, mais vraiment bonne nulle part. Et c'est parfois très frustrant. Pour contrer ça, j'essayer maintenant de me tenir au sport que je pratique depuis quelques années, mais ce n'est pas sans périodes de découragement et de "ras-le-bol".
    La deuxième, c'est qu'entre chacune de ces passions… je m'ennuie. Mais un ennui tel qu'il est douloureux. Evidemment mon cursus n'aide pas (puisque je m'y ennuie aussi, et beaucoup, ça décuple le problème).

    J'essaye de me mettre en tête que ce n'est pas grave, que c'est mon fonctionnement "et puis c'est tout", mais bien sûr c'est plus complexe que ça. Alors je regarde les bon côtés et toutes les choses que ce mécanisme m'a permis de découvrir. Une dizaine de sports, 4 instruments de musique, le froissartage, des disciplines créatives à gogo allant de la couture à la fabrication de bijoux, la lecture de différentes langues "originales", des connaissance sur le monde animal, la mythologie, la pédagogie… La liste est longue.
    Ca pourrait être flatteur et certains sont impressionnés. Mais je n'y vois rien de glorieux, et au fond de moi je garde ce sentiment douloureux de toujours faire les choses à moitié… et au final de ne rien savoir faire.

    (Désolée, je crois avoir un peu digressé, ton article n'étant pas vraiment sur ce sujet. Mais c'est ce à quoi il a fait écho, violemment.)

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    1. Merci pour ce commentaire Diomedea ! Je suis ravie que tu aies envie de t'exprimer sur le sujet !

      Dans la première partie de l'article, je parle principalement des faits et dans la seconde (celle qui t'a moins parlé), j'essaie de trouver une raison à la situation.

      Moi aussi je pourrais faire la liste des choses pour lesquelles je me suis passionnée un jour, mais je n'ose pas tellement en discuter. Je me suis passionnée jusqu'à atteindre un niveau honorable et j'ai complètement laisser tomber avant de pouvoir faire quelque chose de ces connaissances… alors… non, je n'en parle pas. Comme tu dis, certains sont impressionnés, et j'ai l'impression de les tromper. Oui, c'est vrai que j'ai appris ça ou ça, c'est vrai mais je ne sais rien faire en vrai. C'était juste une passion du moment, juste cela.

      Et la douleur de l'ennui… J'en ai déjà parlé personnellement dans un article, alors je te dirai simplement : je pense comprendre tout à fait.

      Dans la suite de mon article, j'essayais de voir au delà. Au delà de celle qui ne fait qu'apprendre (ce que j'adore) et de voir un peu celle qui pourrait faire. J'ai essayé quelques fois déjà —quand on quitte l'école, on est bien obligé d'y passer pour vivre. Il faut savoir devenir productif…— et à chaque fois je me suis confrontée au même problème : l'imperfection. Ce savoir qu'on ne peut réaliser. Construire quelque chose dans la durée. La réalisation n'a rien à voir avec la pensée (enfin, "ma" pensée, mais peut-être pas que la mienne justement).

      Après avoir lu mon article, François (qui est mon compagnon) m'a fait une petite blague qui résume parfaitement la chose pour moi. Il m'a dit ceci :
      « Tu devrais continuer l'escalade, il y a une voie qui s'appelle "realization". »
      Moi, je lui ai tout de suite demander où elle était (dans l'optique : on peut s'y rendre bientôt ?)
      « Dans le sud de la France ! »
      Oh super ! Me dis-je, Une voie pour moi ! Là j'en suis à l'idée. Je commence à me passionner pour cette voie. Et puis j'en viens à la notion de possibilité.
      « Elle est cotée combien ? » (si tu ne connais pas l'escalade, ici je demande le niveau à avoir pour réussir)
      « 9a+ »
      Ce qui signifie archi dur. Ce n'est pas le archi dur qui me fait peur, c'est le fait qu'il va falloir s'y consacrer entièrement sur une longue durée. Une durée indéterminée. Une durée assez longue pour que j'arrive à m'en lasser.

      Me passionner pour l'escalade, aucun problème. Grimper en niveau, aucun problème. Devenir "forte", aucun problème. J'en suis capable. Mais pas trop longtemps.

      J'ai remarqué que je laissais toujours tomber les choses au moment où je devais passer au niveau réalisation. Parce qu'apprendre et progresser je le fais toujours à la perfection, tandis que je ne suis absolument pas faite pour rendre ce que j'ai appris.

      Est-ce que c'est la même chose pour toi ? As-tu essayé de jouer pour des concerts ? As-tu essayé de vendre ou de fabriquer pour les autres des objects que tu as faits ? As-tu travaillé dans les écoles ? As-tu fait des traductions ? Des fiches de lecture ? As-tu fait de la compétition ? As-tu travaillé à des fouilles archéologiques ?

      Peut-être que tu vas me répondre oui à tout cela. Alors dans ce cas, effectivement, nous ne vivons pas la chose de la même façon. :-D

      J'en ai conscience, réaliser ce que l'on sait c'est quand même la meilleure façon qui est à notre portée pour compléter l'estime que l'on a de soi, et ne plus rester avec l'impression de n'être rien car on ne sait rien faire.

      Mais après avoir dit tout cela (je crois que ma réponse est encore plus longue que ton commentaire… on ne m'arrête pas sur le sujet ^^) je me rends compte que je suis prête à passer au delà du problème. La recette, je vais la trouver.

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  5. Je me retrouve dans certaines choses que tu dis. J'ai des tas de projets commencés que je ne finirais probablement jamais. Il faut me faire violence parfois pour venir à bout de quelque chose. Comme toi, j'y répugne. Mais j'ai l'impression de stagner si je ne finis rien.
    Récemment, j'essaye de me focaliser sur 2-3 projets principaux, pas plus. Écrire, faire du sport et apprendre le portugais. Sinon je m'éparpille, et à la fin de l'année rien n'est accompli.
    Mais je me demande parfois si accomplir est réellement nécessaire pour s'épanouir. Peut-etre qu'il faudrait simplement arrêter de culpabiliser de vouloir tout essayer. Mais cela commencerait par un sérieux changement du regard de la société, à travers lequel on se juge nous-mêmes.
    Pidiaime

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    1. Il est tout à fait possible effectivement que le regard que porte la société sur ce qui est accompli joue énormément sur notre perception de notre propre vie. J'essaye de séparer ce que je veux vraiment de ce qu'on m'a appris à vouloir. Ce n'est pas tant accomplir que je cherche, c'est être heureuse de ce que je fais (ou ne fais pas). Quand je pars par là, je suis bien dans ma peau. Comme je l'ai dit, j'adore apprendre et apprendre ça… je le fais jusqu'à désirer apprendre autre chose :-) Ce n'est pas que je touche à plein de projets à la fois, c'est plutôt que je touche à tout. Les choses, les unes après les autres, avec beaucoup de passion.

      Là où je deviens inquiète, c'est lorsque je pense à mon avenir. Comment vivre ? Comment gagner un peu d'argent ? Comment m'insérer dans la société ?

      Merci pour ton message intéressant Pidiaime ! A bientôt :-)

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Céline.

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