• 8 voies en « terrain d’aventure » de 200 m minimum comportant une section inévitable en 6c.
• 8 voies équipées de 200 m minimum comportant une section inévitable en 7a.
• 1 voie de 400 m minimum comportant une section inévitable en 6b.
• 1 voie de 400 m minimum comportant une section inévitable en 6b.
C’est pas gagné, il va pas falloir traîner. Comment vérifient-ils que nous avons fait toutes ces voies ? Facile, ils s’assoient et nous demandent de raconter notre ascension. Pour peu qu’ils l’aient eux aussi faite, ça devient dur de bidonner. Il nous demande des détails sur la météo, la marche d’approche, une anecdote. En gros soit vous avez fait les itinéraires soit vous pouvez postuler pour le cours Florent. Le plus simple reste donc de prendre des notes ou de garder une trace de ces aventures. Si d’ici août vous avez lu 17 récits de grandes voies c’est que j’ai fini ma liste. Dans le cas contraire, j’aurais fait de beaux voyages verticaux et c’est déjà génial.
La Walker des Garrigues.
Style : Terrain d’aventure
Dénivelé de difficulté : +260 m (350 m d’escalade avec les traversées)
Longueurs : 11
Cotation : ED 6a/5c/6b+/6b/7b+/6a+/3+/7b/4+/7c/6a
Site : Pic Saint Loup
Grimpeur : Simon
Pour inaugurer cette liste je suis allé faire un tour du côté du Pic Saint Loup avec Simon, rencontré la veille au pied d’une falaise. Nous nous sommes attaqués à la Walker des garrigues. Pour ceux qui ne connaissent pas, la pointe Walker c’est le plus au sommet des Grandes Jorasses et les Grandes Jorasses c’est l’un des derniers problèmes mythiques des Alpes.
Allez voir cet article si vous voulez en savoir plus, ça vaut vraiment le coup (le gars qui a finalement fait la première ascension a trouvé son chemin grâce à une carte postale).
Sa petite sœur des garrigues est également en face nord mais fait 1000 mètres de moins. Elle a été ouverte par Arno Catzeflis et Hugues Bonnel en juin 2010. Le topo est sur le site de Scalata Nature.
Dans cet itinéraire seules les longueurs en 7 sont équipées, pour les autres des plaquettes montre le chemin mais pour se protéger il faut sortir coinceurs, sangles et autres subterfuges servant à dompter la paroi. Heureusement Simon est bien équipé, avec mes 5 coinceurs je ne serai pas allé très loin…
L0
Pour grimper la voie il faut déjà y aller. Avec Simon on a un peu la pression, la voie est longue est les journées pas tellement pour l’instant. En plus c’est une face nord, bien à l’ombre, l’ambiance peu devenir glaciale en cas de vent (nous l’avons constaté quelques semaines plus tôt en randonnée). Nous décollons donc de bonne heure, le soleil se lève pendant que nous remontons à pied la pente menant à la falaise. Il nous faut à peine une demi-heure pour rejoindre le pied de la falaise et bien un quart d’heure pour trouver le départ de la voie…
L1 - 6a
Le dernier coinceur que j’ai posé remonte à 10 ans et je n’ai pas fait de grande voie depuis deux ans. De manière générale, Simon sera super pour cette remise en jambe, il va assurer une bonne partie de l’itinéraire en tête et me laissera les longueurs faciles de TA. C’est donc lui qui ouvre le bal avec ce 6a sans surprise.
L2 - 5c
Je reprends un peu mes marques, j’observe la pose de coinceurs de Simon. Cette longueur comporte une première petite traversée protégée par un spit. Elle met bien dans l’ambiance, des bonnes réglettes pour les pieds mais pas de prises pour les mains. Un 5c plus tassé que le 6a que nous venons de passer.
L3/L4 - 6b/6b+
Je ne me sens pas de faire une école de coinceur dans du 6, ces deux longueurs seront pour Simon. Le plan est simple : on est pas sûr d’avoir le niveau pour passer le 7c donc on doit bourriner pour arriver super tôt au pied de L10, s’acharner dessus et au pire passer en artif. Dans cette optique, on décide de grimper vite jusqu’à la longueur en 3+, où je pourrai m’entraîner à la pose de coinceurs et où on pourra manger un peu.
L5 - 7b+
Il était convenu que je fasse la première longueur en 7 b+ mais arrivé au pied, Simon propose de partir dedans et de me laisser les 2 derniers. Après un premier coinceur posé de façon acrobatique, Simon se lance dans cette grande et très belle traversée. Les 50 m de cordes y passeront. Quand je me lance à mon tour je constate que j’arrive à attraper le premier coinceur depuis le sol, Simon est un peu vert de s’être cramé pour le mettre juste avant d’attaquer à un 7b+. La trav est belle mais les pieds difficiles à optimiser avec le sac sur le dos, je finit par zipper quelques mètres après un passage délicat sur une grosse concrétion. Je me retrouve sous la ligne, sous les points, sans prises pour y remonter. Simon doit me moufler jusqu’au point au-dessus de moi, j’enchaîne la suite sans trop de complication.L6 - 6a+
Une petite longueur suivant une fissure et menant à une vire tranquille où je me refamiliariserai à la pose de coinceur.L7 - 3+
On casse la croûte sur un bout de vire, on est plutôt content, on a avancé vite, on est dans les temps. Je repars et je fais exploser le record de friends posé sur 20 m. C’est pas tellement qu’il y en ait besoin mais c’est l’occasion où jamais de s’entraîner sans pression (le 3+ c’est plus de la rando casse-gueule que de l’escalade).
L8 - 7b
Cette fois ça ne rigole plus, je pars dans ce 7b plus vertical et assez exigent niveaux pose de pied. Arrivé au relais j’ai les abdos en feu d’avoir gainé tout le long !
L9 - 4+
Une autre longueur de TA pour m’exercer, je fais de nouveau exploser le record de densité de coinceur au mètre carré et Simon me rejoint pour le rappel en fil d’araigné.
L10 - 7c
Après une courte remontée à pied dans les jardins, nous voici au pied du 7c. Je pars en suivant la rampe et j’attaque le dévers. Je passe le réta et me jette sur un bidoigt qui à l’air bien crochetant. Sauf qu’il ne crochète pas de ce côté… je me retrouve les fesses dans l’arbre du dessous à un petit mètre du sol. Je remets un deuxième essai et j’essaye cette fois de clipper depuis les bacs du réta. J’arrive à toucher le point mais le temps d’attraper une dégaine mes bras ne veulent plus bloquer, je rejoins mon arbre quelques mètres plus bas. Les 9 premières longueurs ont un peu attaqué ma fraîcheur. C’est finalement Simon qui y retourne armé de ses crochets goutte d’eau. Quelques instants et cris de douleurs plus tard Simon atteint le relais. Je le rejoins sans trop de difficulté (j’ai accroché le sac sur l’autre brin de corde) et je constate qu’il a effectué les dix derniers mètres sans points pour s’assurer, sans coinceurs à placer (car avec moi dans le sac) et sur un rocher péteux au possible. Il m’a confié avoir été bien content de trouver le relais sans se mettre un caramel monumental.
L11 - 6a
On voit le sommet, il est temps de se tirer. Je suis Simon jusqu’au relais final, le soleil se couche dans quelques minutes, nous avons mis 9h, nous avons passé tous les 7 et tout s’est bien passé. On profite des derniers rayons de lumière pour trier notre matos , partager une plaquette de chocolat et on redescend à la frontale, le sourire aux lèvres.
Tu veux pas venir escalader la tour Eiffel et passer nous dire bonjour ? :)
RépondreSupprimerCa dépend, elle fait combien l'Eiffel Tower? Plus de 200m ça peut rentrer dans la liste...
Supprimer300m , vendu ! :)
SupprimerAh ah ! C'est bon, on arrive ! :-D
Supprimer